Pendant des siècles, des puissances européennes avaient occupé des pays lointains pour en exploiter les richesses. En avril 1794, avec l'appui des planteurs esclavagistes, les Britanniques avaient en avril 1794 pris possession de la Guadeloupe. Cette même année, la Convention montagnarde abolit l’esclavage. Le premier consul Bonaparte envoya en Guadeloupe un corps expéditionnaire qui, avec l'aide de sans-culottes noirs, vainquit les Britanniques. La plupart des grands propriétaires prirent alors la fuite tandis que d’autres furent fusillés ou guillotinés. Suite à une révolte des Noirs, Napoléon y rétablit l'esclavage en 1802 et nomma Antoine Richepanse gouverneur de la Guadeloupe. Le nom de ce général fut donné en 1865 à une rue créée dans le 8ème arrondissement de Paris lors des travaux du baron Haussmann et est gravé sous l'Arc de triomphe de l’Étoile.
En 2001, le nom de Richepanse a cédé la place à celui de Chevalier de Saint-George, même si, désormais honni, il figure encore sur une plaque de ladite rue. Le nom de ce chevalier nous renvoie à un personnage peu commun. Né d'une mère esclave en Guadeloupe, il fut escrimeur - tenu pour plus fine lame de son temps -, musicien, violoniste virtuose et compositeur. Emprisonné sous la Terreur, il devint le premier colonel de l'armée française à la peau noire et créa un régiment de Noirs et de Métis, avec comme subordonné le futur Général Dumas.