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Billet de blog 21 octobre 2025

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La morale du premier ministre

Deux péchés véniels de notre Premier ministre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 20 mai 2022, Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu ministre des Armées. La propension à l’obéissance de celui-ci lui a valu le 9 septembre 2025 d’être promu premier ministre puis renommé le 10 octobre au même poste.

« O tempora, o mores ! ».  La seconde épouse de César, Pompeia, ayant été, injustement, accusée d’infidélité, son mari l’avait répudiée, déclarant que sa femme devait être au-dessus de tout soupçon. Il nous faut hélas constater que nous n’avons pas les mêmes exigences de moralité que nos lointains Anciens.

Relevons deux circonstances dans lesquelles Sébastien Lecornu semble ne pas avoir été irréprochable :

1 - Prise illégale d’intérêt

Sébastien Lecornu, élu en 2015 président du Conseil départemental de l’Eure, avait pris part à quatre délibérations et au vote relatifs à la Société d’autoroutes Paris-Normandie dont il était, d’avril 2016 à juin 2017, administrateur rémunéré. Le Parquet national financier a conclu que M. Lecornu avait ainsi commis l’infraction de « prise illégale d’intérêt ».

L’intéressé (mot ici particulièrement bienvenu) a reversé à l’État 7.874 euros de « jetons de présence » perçus lorsqu’il dirigeait le département de l’Eure. Le PNF lui a ensuite adressé un avertissement solennel puis a procédé à un classement sans suite, lui évitant ainsi un procès devant le tribunal correctionnel.

2 - Usurpation de titre universitaire

Jusqu’à récemment, la biographie de notre premier ministre mentionnait ceci  

  1. Études secondaires dans un lycée privé à Vernon (Eure)
  2. Obtention d’un bac économique et social
  3. Obtention d’une licence de droit à l’université Paris II-Assas

Elle ajoutait qu’il était diplômé d’un master de droit public. Son cabinet reconnaît désormais qu’il n’a pas validé son master 2. Il n’a ni le diplôme ni le grade du master et ne peut se prévaloir que du diplôme intermédiaire master 1. Cette biographie a été modifiée depuis, notant simplement qu’il avait poursuivi des études de droit.

Il faut relever des approximations de même nature dans la notice du Who’s Who, consacrée à notre premier ministre. Signalons à ce propos de ces écarts que, si un diplôme en droit n’est pas indispensable pour représenter les citoyens, l’honnêteté l’est.

Pour conclure sur un ton plus badin, citons un proverbe d’Afrique de l’Ouest : « quand on monte au cocotier, mieux vaut avoir le cul propre ».

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