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Billet de blog 23 novembre 2023

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Des foules de déplacés

Le 20ème siècle a précipité des millions d’infortunés hors de leur patrie. On rappelle ici le nombre de quelques-uns d’entre eux. Si plus de dix-sept millions ont réussi à s’établir ailleurs, soixante-quinze ans plus tard, des Palestiniens sont encore à la rue. S’est-on demandé quels étaient les véritables responsables de cette situation ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 20ème siècle a été le théâtre d’importants déplacements de population. Voici un tableau de six lignes  et trois colonnes qui en présente une liste, très incomplète.

ANNÉE       DÉPLACÉS      PAYS

1949             12.000.000      Allemagne

1961               3.000.000      RDA

1962               1.000.000      Algérie

1948                  800.000     Palestine

1917                  400.000      URSS

1975                  100.000      Vietnam

Chaque ligne évoque une catastrophe humaine. Elle fournit d’abord un millésime, permettant de situer dans le temps l’événement qu’elle rappelle. Cette année est suivie d’une valeur constituant une approximation basse du nombre de réfugiés créés en cette circonstance. On trouve ensuite le nom de l’État d’origine de ces personnes.

La première de ces lignes concerne les Allemands que la fin de la deuxième guerre mondiale précipita vers l’Ouest. La deuxième indique combien de citoyens de la République démocratique d’Allemagne rejoignirent la République Fédérale d’Allemagne. La suivante est relative aux Pieds-Noirs qui, l’indépendance de l’Algérie venue, quittèrent cette colonie française. Puis vient le rappel des Palestiniens qui, lors de la création de l’État d’Israël, poussés par la peur de la guerre et les exactions qui l’accompagnèrent, abandonnèrent leur terre natale. La Révolution d’Octobre entraîna le départ vers la France de quatre centaines de milliers de Russes blancs. Ensuite, mais hélas pas enfin, sont  mentionnés les « boat people » fuyant le Vietnam réunifié.

Tous ces drames ont un point commun. Ils ont frappé des malheureux qui durent subir les rigueurs de l’exil et connurent la peur,  la faim, la misère et l’anéantissement de leurs espoirs d’avenir. Ils furent souvent blessés, parfois tués. Une de ces six lignes  se distingue de l’ensemble, une seule, comme présente par intrusion. Les catastrophes évoquées par les autres voient leurs victimes installées depuis des dizaines d’années dans de nouveaux pays. Ils y ont fait souche, conservant parfois la nostalgie de leur terre natale.

Soixante-quinze ans plus tard, des Palestiniens victimes de la création d’Israël sont toujours de réfugiés, enfin, plus exactement, surtout de descendants de réfugiés. Ils croupissent entassés dans des camps qualifiés au départ de provisoires. Ils sont privés de ressources, de couverture médicale et subissent des exactions.

Le tableau en tête de ce billet recense dix-sept millions de personnes qui ont quitté leur pays natal. Presque tous ont réussi à s’intégrer dans des pays différents de leur patrie. Une exception majeure, les Palestiniens. Pourquoi, comment est-ce donc possible ?

Peut-être tout simplement parce que leurs frères arabes ont, pour la plupart, refusé de les accueillir. Plutôt que de les aider à construire un État,  ils ont  choisi la guerre, l'ont perdue, faisant naître des milliers de révoltés dont certains torturent et tuent des citoyens d’Israël. Et, symétriquement, ils ont engendré quantité d’Israéliens criminels qui de même torturent et tuent des Palestiniens.

Cette situation est un cancer qui menace la paix du Monde. Quand mesurera-t-on la réelle importance de cet accident de l’Histoire et surtout, quand désignera-t-on les véritables responsables du sort misérable des Palestiniens ?

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