Le monde est bouleversé par le drame palestinien. Mais la Palestine n’a pas compté seulement des Arabes. N’oublions pas que, déjà à l’époque du Christ, des Juifs vivaient en Palestine, ne seraient-ce que Jésus et ses premiers disciples. Quant aux Musulmans, ils n’apparurent qu’après l’Hégire (la migration), par laquelle Mahomet quitta La Mecque en 622. Ses successeurs conquirent ensuite l’ensemble de la péninsule arabique.
En 1947, une catastrophe a frappé le peuple palestinien arabe. Sans bien sûr l’accepter, d’autres peuples, dépouillés eux aussi de leur terre, ont subi des désastres similaires. Ils en ont pris acte et ne s’en vont pas à leur tour massacrer aujourd’hui d’autres innocents. Pourquoi tous ces États vengeant les Palestiniens arabes n’ont-ils pas, des guerres exceptées, tenté d’aider leurs frères ? Bien au contraire : à plusieurs reprises, certains d’entre eux n’ont pas hésité à en massacrer des milliers et, aujourd’hui, les Égyptiens empêchent des Gazaouis menacés d’extermination de se réfugier dans le Sinaï. Craindraient-ils d’accueillir chez eux de possibles terroristes ?
Les crimes commis aujourd’hui par l’État d’Israël sont abominables. Mais je demande simplement en quoi ils seraient pires que ceux perpétrés par tant d’autres bourreaux, tels les Goths, les Huns, ceux du Jihad, les Croisés, les conquistadors espagnols, les immigrants dans l’Ouest américain, tout comme, plus près de nous, les Ottomans, les Soviétiques, les Hutus, les Azéris et un grand nombre d’autres sanguinaires ? Il ne s’agit pas d’établir une hiérarchie entre tous ces massacres, en fonction du nombre des victimes, de leurs caractéristiques ou des souffrances infligées. Plutôt que de considérer les victimes, interrogeons-nous un instant sur les meurtriers. Même si ces criminels sont de natures très différentes, ils présentent tous une seule et même caractéristique commune : ils ne sont pas juifs. Donc, seul serait inexpiable un drame provoqué par des Juifs ? Et si oui, pourquoi ?