J’extrais et commente ici un entrefilet paru dans le Canard enchaîné du 26 juin 2024. La proposition du département de Savoie de baptiser le collège de Saint-Étienne de Cuines « Robert Badinter » a été refusée par les enseignants de l’établissement. Le Dauphiné du 21 juin rapporte leurs arguments : « Il nous semble important de mettre en avant un aspect de notre environnement naturel [...]. Ce sera plus évocateur pour les élèves que le nom d’une personnalité qu’ils ne connaissent pas [...] Le nom de Badinter risque malheureusement, pour certains, d’évoquer un peu trop le nom de leur supermarché préféré ». Nous voilà ainsi revenus aux temps glorieux des « Beurre, œufs et fromage » des années d’occupation.
Apparemment, certains professeurs partagent l’ignorance de leurs élèves. L'environnement ne saurait primer sur la Justice. On est en droit de s'interroger sur la santé mentale des ignares pour lesquels le nom de Badinter évoque celui de « leur supermarché préféré ». La mission des professeurs est d’enseigner à leurs élèves ce que ces derniers peuvent ignorer et, en particulier, les noms de ceux qui font la gloire de notre République. De vils pleutres de cette espèce ne font aucun cas des hommes illustres qui reposent au Panthéon. Honte à eux !
Je remarque dans ce numéro une autre déclaration du même acabit. Dans une interview au Monde, le 20 juin 2024, Guy Drut affirme : « Je vote les Républicains tendance Ciotti parce que j’approuve [...] l’alliance avec le Rassemblement national. [...] Les attentats de Munich n’ont pas empêché les JO de se dérouler. Il n’y a aucune raison que ça se passe mal avec un gouvernement RN ». C’est ben vrai ! Manqu’rait plus qu’ça !
Il a échappé à ce champion que les Jeux Olympiques sont une fête de la fraternité. Après les meurtres à Munich en 1972 de onze sportifs israéliens, les Jeux ont été suspendus pendant 34 heures puis ont continué grâce à l’insistance du président du CIO, Avery Brundage, qui a martelé : « Les Jeux doivent continuer ! ». Guy Drut, sportif jadis honoré, ne mérite désormais que notre mépris et notre pitié.