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Billet de blog 31 janvier 2023

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système de retraite par répartition

Nos gouvernants s'aveuglent quand ils prétendent que c'est l'âge légal de départ à la retraite qui régule un système par répartition. Qu'ils viennent plutôt nous démontrer que ce n'est pas le taux d'activité des seniors !

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Des ânes, plus têtus que ces animaux ! Le 29 janvier 2023, Elisabeth Borne assure : « le report de l'âge de départ à 64 ans n'est plus négociable ». Et pourquoi n'est plus ? Serait-on à quelques mois près pour élaborer une loi qui engage notre pays pour des dizaines d'années ? Ce qui est en cause ici, c'est un élément déterminant de l'avenir de la France et non le fait de savoir si notre président aura tenu l'un de ses engagements, lui qui en a déjà négligé plusieurs autres. À quelle ivresse du pouvoir Madame Borne et ses confrères (j'allais écrire compères) cèdent-ils donc ? Qu'ils se hâtent plutôt de négocier leur départ !

Revenons en enfin aux faits. Eux aussi sont têtus. Notre premier ministre (mot qui dérive de serviteur) semble oublier que le peuple n'est pas un troupeau bêlant que l'on mène à la schlague. Il est impossible de dissoudre le peuple mais une Assemblée, si, et un gouvernement, ça se renverse !

Dans un système de retraite par répartition, les cotisations des actifs et de leurs entreprises permettent de verser des pensions aux retraités.

  1. Le nombre des cotisants augmente avec celui des immigrés réguliers et, à terme, avec celui des naissances.
  2. Les dépenses sont déterminées par le nombre des retraités et le montant de leurs pensions.

L'équilibre naturel du système est perturbé lorsque des cotisants se trouvent à la retraite avant l'âge légal de départ à la retraite. Ceci advient quand ils sont inaptes au travail ou mis en retraite anticipée. La première circonstance est celle où leur état de santé ne leur permet plus de travailler, état dépendant aussi de leurs conditions de travail et de la qualité du système de santé. La deuxième intervient lorsqu'ils sont au chômage ou mis en retraite anticipée.

On observe alors deux conséquences affectant cet équilibre :

  1. Dans tous les cas, ils cessent de cotiser.
  2. Ceux qui bénéficient d'un départ anticipé perçoivent une pension.

Je me garde de qualifier comme il convient les compétences intellectuelles de tous ceux qui n'ont pas compris des mécanismes aussi élémentaires.

La situation présente peut être analysée dans plusieurs États de l'Union européenne. Que tous ces politiciens de pacotille viennent nous démontrer en quoi l'âge légal de départ à la retraite serait l'élément fondamental pour assurer l'équilibre d'un système de retraite par répartition. Je suis atterré devant tant d'incompétence !

La Suède, comme la France, a jusqu'ici un âge légal de départ à la retraite de 62 ans. Mais, chez elle, la taux d'activité des seniors est, à cinquante-cinq ans, de 81,6%. Comment est-il possible de soutenir que c'est l'âge légal de départ à la retraite qui détermine l'équilibre d'un système de retraite par répartition. Que tous ces menteurs veuillent bien s'abaisser à examiner la situation française :

  1. À cinquante-cinq ans, ce même taux en France est de cinquante-six pour cent . C'est-à-dire que quarante-quatre pour cent des personnes sont déjà sans activité. Qui donc ose prétendre que le recul de l'âge légal pourrait faire diminuer ce pourcentage ahurissant de 44% ?
  2. Depuis 1984, on a mis en place en France des mesures pour permettre le départ en retraite d'individus menacés par le chômage. Si elles avaient permis d'avoir quelque efficacité, on l'aurait bien évidemment remarqué. Cela n'empêche pas certains de se féliciter d'avoir réduit les effectifs «    sans licenciements secs ». A-t-on jamais évalué l'efficacité de cette politique ? Qui pourrait contester cette évidence : seule la progression du produit national brut permet de faire baisser durablement le chômage.

Quand donc se décidera-t-on à former les sots qui sont incapables de comprendre ces données élémentaires ? Ils préfèrent les ignorer et mépriser les citoyens. Honte à eux !

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