Un beau matin, Nicolas cassa sa pipe en tombant de vélo.
Arrivé chez Saint Pierre, Dieu seul sait comment, celui-ci examina son carnet de vie et fit la moue :
- Hé bé... pas très joli tout ça Nicolas... la liste de tes turpitudes étant assez longue, je ne vois guère que l'Enfer pour toi.
- Dring dring dring...
- Ha ça ! qui me dérange en pleine sentence ?
Un Chérubin cramoisi passa la tête au travers des nuages :
- Mon bon Saint Pierre, pardonnez cette intrusion...un groupe d'En-Bas s'est enchaîné à la porte du Haut Fourneau ! Ils ont une requête concernant justement votre client... ils se prétendent ses amis et aspirent à votre clémence...
- C'est bien la première fois que je vois ça dans pareil cas ! Des amis...tu as donc encore des amis Nicolas ?
-Voui... et c'est pas de ma faute !
- Hum...c'est embarrassant ; manquerait plus que la Grande Inspection du Travail Forcé pointe son nez... avec la pénurie des matières premières, les grèves à répétition... je ne voudrais pas être accusé d'entretenir un bazar de gauchistes et lui laisser des Icônes à vénérer ad vitam aeternam... Bon. Dis leur qu'il y aura une peine aménagée, c'est tout ce que je peux faire... Nicolas, je te donne le choix entre l'Enfer français et l'Enfer allemand.
Dans l'Enfer français, on te plonge dans la merde jusqu'au cou, et on te file des coups de bâton sur la tête ;
dans l'Enfer allemand, on te file des coups de bâton sur la tête, et on te plonge dans la merde jusqu'au cou.
- Pfff ! J'vois pas bien la différence...
- Si si, il y en a une ; à ta place, je choisirais l'Enfer français.
-Ah bon bah pourquoi ?
-Oh c'est tout simple mon petit: dans l'Enfer français, dès fois y'a pas de merde... dès fois y'a pas de bâton !