Il n'y a pas un siècle paraissait La Guerre des boutons, roman de l'instituteur franc-comtois Louis Pergaud, évocation truculante et transgressive de l'enfance. Bertrand Rothé a adapté le roman, au 21ème siècle et montre que de nos jours, les taloches du père deviendraient vite des convocations au poste. En attendant pire.
Il y a 100 ans, racontait Pergaud, les petits larcins, les injures, les coups de poings ou... les courses nus dans les bois, n'étaient certes pas admis en 1912, mais se concluaient par une bonne raclée. Violence familiale, silence, névroses, certainement. En important un peu de rationnalité légale dans tout cela, le 21ème siècle a transformé les bagarres des gamins avec ceux du village d'à coté en "phénomène des bandes". L'école buissonnière s'appelle absentéisme scolaire et conduit à l'exclusion de l'établissment. L'irrespect se mue en acte de rébellion contre personne dépositaire de l'autorité. Les gros mots deviennent des insultes judiciarisées. Les jets de pierre des violences avec dégraation. Et les "emprunts" de vélo conduisent chez les gendarmes, plainte à l'appui.