
C’est une soirée historique, triste et effrayante. Donald Trump est le prochain président des États-Unis. Effrayant.
Il est trop tôt pour rationaliser et étudier, je dois simplement dire que l’humeur tout autour de moi, si tard dans la soirée, est un abattement historique. Une sensation de dégoût, d’horreur, de tristesse profonde –– et de peur.
La sensation d’être pris dans une histoire horrible, surréelle. La sensation de lire sur l’Europe des années 1930 et de s’y retrouver soudainement dans le contexte des États-Unis, c’est-à-dire avec un passé raciste qui a structuré la société, et avec le supplément sexiste de cette élection.
Nous sommes pris dans l’histoire, celle qui parfois s’accélère, et cette fois aucun d’entre nous, ici aux États-Unis, ne peut être neutre. C’est un de ces moments. Effrayant.
Il y a quelques années, après la crise économique de 2008, Noam Chomsky écrivait quelque part que la situation était similaire, sur certains aspects politiques fondamentaux, à l’Europe des années 30 et que tout ce qu’il manquait était un personnage charismatique aux idées simples, extrêmes, extrémistes, quelqu’un de divertissant bien sûr, société du spectacle oblige, pour que l'extrêmisme se réveill. L'extrême droite est vivante comme jamais auparavant. Les signes étaient là depuis longtemps, ils sont plus que jamais présents.
Dans les jours à venir, il faudra crier haut et fort une analyse critique de ce moment terrible. You can’t be neutral on a moving train.