reflexion sur l'appel de Vincent Lindon du 06 mai 2020

je partage le point de vue sur le constat implacable du bilan social et écologique de l'économie capitaliste.
il faut un changement brutal avec tout ce que cela implique. Mais il faut annoncer clairement quel en sera le coût en vie humaine et en niveau de vie (mais comment juger d'un niveau de vie dans un monde où ton niveau de vie dépend de ta capacité à consommer). Sommes nous prêts à l'assumer, à prendre les armes et à voir des millions de personnes mourir en étant simplement "anti"...? Tout ceux qui pleurent par ce qu'il y a 30 000 morts n'y sont pas prêt, mais alors pas du tout prêts. Ils ne sont pas prêts à sacrifier 30000 morts pour sauver des millions d'autres qui vont mourir de la crise économique car c'est l'économie capitaliste qui les nourri et à qui le peuple donnent tous les pouvoirs par l'utilisation de leur carte bleue.....alors des millions et des millions, peut être des milliards pour construire un monde meilleur (enfin peut être), c'est illusoire.
Macron est le président des riches ou des très riches mais il ne m'a pas déçus car je savais ce qu'il était et je pense toujours que c'est ce dont nous avons besoin dans un monde ou règne le capitalisme. Dans un monde capitaliste il faut des gens capable de faire grandir notre économie capitaliste. Le capitalisme est cynique (comme toute organisation sociétale animale), il faut donc faire preuve du cynisme nécessaire si l'on veut que cela profite au plus grand nombre. Je pense qu'il est contre productif de produire des lois soi-disant sociales (je pense surtout quelles soignent juste notre hypocrisie et nos remords, mais c'est un autre débat !) qui, infinè produiront plus de misère en faisant dysfonctionner ce système. Il faut des lois qui, comme les Allemands le font par pragmatisme, favorisent les plus riches, favorisent les multinationales et favorisent les marchés financiers, pour que les grandes théories du capitalisme, du ruissellement ou du premier de cordée, fonctionnent. Vaut-il mieux un smic à 1500 euros net (car je pense qu'aujourd'hui cela devrait être le salaire minimum, donc plus juste) mais qui va faire 5 millions de chômeurs ou un smic à 1000 euros qui permettrait le pleine emploi ? Vaut-il mieux un code du travail tellement rempli de petits privilèges arrachés à son voisin (et non pas des avancées sociales comme on le prétend), totalement incompréhensible, complètement sclérosant qui donne des sueurs froides à tout patron un peu responsable ou un code du travail plus simple, plus efficace, moins inégal (entre nous. pas entre les plus riches et nous), un peu plus cynique (bien que je pense que le code du travail d'aujourd'hui est le comble du cynisme car on prend à un petit pour redonner à un petit) mais qui permettrait de recruter beaucoup plus facilement et donc favoriser les plus riches pour que les plus pauvres en profitent un peu.
Oui j’espérais qu'il saurait trouver les mots et les solutions pour que les Français abandonnent bon nombre de lois soi-disant sociales (qui ne sont que des privilèges gagnés sur son voisin) mais qui aujourd'hui créent plus de misère qu'elles n'en préservent. Et ainsi relancer une économie capitaliste qui aujourd'hui est notre seule choix.
Par ailleurs je ne partage l'optimisme d'un nouveau monde car je ne crois pas que ce soit les dirigeants qui dictent nos choix mais les choix des peuples qui dictent nos dirigeants. Et je pense que le monde d'aujourd'hui est à l'image des hommes d'aujourd'hui. Je ne pense pas que cela soit l'offre qui provoque la demande, mais la demande qui provoque l'offre. Ce n'est pas l'avion qui a créé le désir de voler mais le désir de voler qui a créé l'avion. Ce n'est pas les bateaux qui ont créé le désir d'explorer le monde mais le désir d'explorer le monde qui a créé les bateaux. Je pense que si les gens se jetaient sur les produits bio dans les supermarchés on ne mangerait que du bio. Si les gens ne regardaient pas d'un œil suspect les restaurants qui proposent des plats frais et sain, à des tarifs qui respectent les employés qui les ont cuisinés (par un bon salaire), les producteurs qui ont fournis la matière première (par un bon prix d'achat) et qui permet de payer ses impôts, nous aurions du frais à la carte de tous les restaurants.
Je n'y crois pas non plus car, dénoncer (à grand coup de: assassin, irresponsable, scandaleux...et je passe les menaces) les décisions d'un gouvernement qui aurait fait des milliers de morts, sur des ordinateurs fabriqués par des petits vietnamiens de 8 ans qui ont une espérance de vie de moins de 25 ans, avec une paire de Nike au pied fabriquées par des enfants cambodgiens, assis dans une voiture électrique pour laquelle il aura fallu que des pays entiers sombrent dans la misère des exploitations minières de terres rares, pour pouvoir nous les construire et nous les payer me parait relever soit de l'hypocrisie, soit de la schizophrénie.
Alors oui je ne crois pas que les décisions les plus justes soient celles qui servent directement les plus pauvres dans un système capitaliste.
Je ne crois pas que la majorité des hommes soient prêts à un quelconque changement s'il doit abandonner un tout petit peu de ses privilèges. Dans toutes ces manifestations je n'ai jamais entendu personne proposée autre chose que ce que l'on a déjà, mais juste un: "et moi et moi". C'est facile de critiquer les différents gouvernements par ce qu'ils ont fait ce que leur demandait la majorité du peuple en réduisant les coûts pour avoir une médecine pas chère et surtout en abandonnant le fameux principe de précaution après avoir lu ici et ailleurs les articles, les cris d'indignations, les menaces sur l'argent public gaspillé pour commander des masques et des vaccins en 2008 (ironique non...maintenant on leur reproche le contraire). Peut être aussi que nos difficultés viennent d'une organisation défaillante des services administratifs hospitaliers, et de nos services administratifs en général car quelque soit la décision prise elle ne sera pas appliquée ou applicable car à chaque étage il y aura une personne qui dira: "je ne suis pas d'accord, je ne le fais pas" ou "ce n’est pas à moi de faire çà" ou encore "je m'en fou tant que j'ai mon salaire et mon arrêt maladie". Peut être que nos difficultés financières viennent aussi du fait que notre budget santé est complètement ruiné par les multinationales pharmaceutiques, les grands équipementiers, le BTP etc...qui se gavent sur le budget de la sécu. Nos difficultés financières et notre soumission au système vient peut être aussi des gens qui se précipitent aux urgences pour un rhume au lieu de se rendre chez son médecin. Nos difficultés ne viennent-elles pas du fait que les gens préfèrent se gaver de médicaments plutôt que mettre un pull à leurs enfants en hiver.
Aurait- il été sérieux de dire au peuple: "bien sur que les masques sont utiles mais comme nous n'en avons pas assez, il faut laisser le peu que l'on a de disponible pour les soignants"?. Ne croyez vous pas que cela aurait été l'émeute et qu'il n'y aurait plus eu un seul masque de disponible pour les soignants. Dirigé c'est être responsable. Être responsable c'est prendre les décisions que l'on pense servir le mieux le peuple, même s'il faut mentir ou renier ses convictions.
Je ne suis pas d'accord avec cette pensée commune que le peuple est infantilisé quand les dirigeants ne donnent pas toutes les informations dans la presse grand public dont nous n'avons pas les clés pour en décrypter tous les tenants et les aboutissants. Je ne suis pas d'accord non plus avec le culte si cher à « mediapart » de la vérité coûte que coûte comme une vertu implacable. Toutes ces informations doivent être publique mais pas balancée au publique. Elles doivent être disponibles pour tout ceux qui en ont besoin pour accomplir leur rôle dans notre organisation sociale ou qui veulent s’y intéresser. Je ne veux pas être informé des réflexions des scientifiques sur telle ou telle molécule dont je ne comprends aucune des conséquences et qui n'est qu'une source d'anxiété et de fourvoie intellectuelle. balancée ce genre d'information au grand public est irresponsable et détruit tous les gardes-fous qui nous protègent du marketing des multinationales pharmaceutiques.
Je pense au contraire que de déresponsabiliser les peuples en leur disant que tout est de la faute des dirigeants est la pire des infantilisations. Ne jamais mettre le peuple face aux conséquences de ses choix, de ses comportements, de ses actes est mortifère et suicidaire. Nous ne construirons jamais rien sur les fantasmes d'informations incomprises, sur les conséquences de comportements sans fondements et d'actes sans conséquences. Nous commencerons à construire lorsque au contraire les gens deviendront responsables et auront conscience que leurs actes mêmes insignifiants ont des répercutions sur leurs voisins et sur les enfants de l'autre coté du monde, et cela, même en fermant toutes les frontières du monde.
Bien sûr la condamnation d'élus pour corruption doit être sévère ou très sévère mais à la condition que la corruption pour avoir perçu des millions d'euros sur la vente de frégates (ce qui a d'énormes conséquences sur la géopolitiques et l'économie française) ne soit pas traitée avec la même gravité que le petit privilège de se faire offrir quelques costumes de luxe (qui n'a pour conséquences que la satisfaction mesquine d'un complexe de supériorité narcissique) . Les deux doivent être traités, mais chacun a son échelle, et par les seuls personnes compétentes pour les traiter. Sinon ce n'est plus de la justice mais de la morale.
Nous pourrons mettre tous les dirigeants que nous voulons à la tête de la France, tant que nous n'aurons pas de proposition d'une nouvelle organisation sociale applicable et voulue par l'ensemble des peuples de la planète et que ces peuples ne seront pas prêts à se sacrifier (et non pas sacrifier les autres comme actuellement) pour imposer un nouvel ordre mondial nous devrons faire avec le capitalisme. Nous devrons trouver les solutions pour que le capitalisme fonctionne et laisse le moins de monde possible dans la misère. Tant que nous n'assumerons pas collectivement et individuellement nos responsabilités rien de bon ne se construira.