Bientôt le doigt sur l’interrupteur
Les réserves de pétrole autant dire nos dernières réserves naturelles
Le cerveau qui déjà détale comme un lapin sous les coups de fusil d’un savoir qui n’est plus que poudre aux yeux et aux oreilles
Le cerveau sentira son sang le quitter
Il se croira tortue de gypse
Il se sentira sec mais sec à ne pas croire
Et si seul qu’il enverra à l’ordinateur des lettres d’amour lequel par charité lui répondra je t’aime bien petite éponge crissante
La nuit le jour dépendront de calculs très compliqués
Les uns lanceront une sorte de harpon qui ne sera pas loin de ressembler à un psaume
Les autres en torturant le poëte, trouveront bien le moyen de lui faire avouer qu’il travaille pour la quadrature du cercle
Ne vous inquiétez pas
Il y aura toujours
Les livres sacrés
Et les institutions internationales
Il ne s’agirait pas de revenir au temps des os taillés
Les grillons feront de leur mieux pour ne pas trop se faire entendre
Il faut dire
Que ce sera jour de mariage
Et qu’il y aura du monde au balcon
La cérémonie promet d’être suivie
aux balcons et ailleurs
des milliards d’yeux morts
Milliards de milliards de globules dans le système artériel du spectacle ininterrompu
Entrez bave dans la gueule du chien
Faites je vous en prie une petite partie d’osselets avec les os des dévorés
Là-bas à l’autre bout du paysage
Le petit vent de printemps s’impatiente sur le dos des palmiers
Il est charmant
Il ressemble à son père l’ouragan nucléaire
Nous approchons du but
Le groin bouge
Notre beau groin d’homme sage
Lavons-nous de nos péchés
Et d’abord lissons nos lèvres,
de ce petit doigt délicatement trempé dans l’oubli, comme un boudoir dans le champagne frais
L’univers est plat sans bord
Et le soleil un enfant qui fait ses dents
Il tient le globe terrestre comme son plus bel hochet
Les cris font parfois de drôles de taches
Il y a du gaz brûlant partout et ça brûle les langes de l’espace
Il n’y aura bientôt plus rien à brûler
Bientôt
Les gentils conseils de ceux qui te tiennent la tête sous l’eau
Leur gentil conseil de ne plus boire que de l’eau
Fichez-nous donc
La paix perpétuelle
Nos enfants dorment
Font-ils des rêves je ne sais pas
Mais ce que je vois c’est qu’ils ont les poings fermés,
Et dedans,
araignée blottie au cœur de la toile de leurs paumes
une très ancienne lumière.