Qu'est ce qui pourrait juguler notre propension inexorable à convoiter, à acquérir, à accaparer, à s'emparer, à accumuler sans cesse plus de ressources, plus de richesses, plus d'espace, plus d'énergie ?
Qu'est ce qui pourrait juguler notre propension à manipuler, tromper, assouvir, asservir, envahir nos semblables ?
Qu'est ce qui pourrait juguler l'emploi de la domination, de l'intimidation, de la force, de la guerre ?
Des chefs de guerre s'affrontent pour savoir qui jettera la dernière allumette sur les vestiges du monde vivant. Notre monde, guidé par la locomotive occidentale a littéralement pris l'option d'une politique de la terre brûlée à échelle planétaire.
Qu'est ce qui pourrait juguler ces mouvements réflexes et archaïques porteurs de tensions, d'insécurités, de peines, de douleurs et de pleurs ?
La réponse si elle existe est surement loin d'être simple mais il est probable qu'une avancée écologique concrète et généralisée nous mettrait sur l'bon ch'min.
En effet, actuellement, nos coutumes civiles les plus largement répandues sont centrées sur l'Avoir, sur le quantitatif, sur la prédation, la concurrence, la possession et sur le toujours plus : plus puissant, plus rapide, plus loin, plus gros... Ces coutumes sont érigées comme des modèles, sont entretenues, valorisées, encouragées.
Coutumes civiles, coutumes coloniales, coutumes guerrières, mêmes grosses ficelles ?
Nous dévorons ce qui nous entoure, addicts à la jouissance matérielle. Cette outrance aveugle consomme, consume et saccage nos extérieurs que dès lors, nous n'avons de cesse de vouloir repousser. "Toujours plus" est notre volonté cardinale.
Qui entend réellement et sincèrement servir la paix et juguler la constante pandémie des guerres ne peut que travailler à l'émergence de sociétés soutenables.
Car la durabilité est elle du côté du moins. Faire bifurquer le monde vers des sociétés durables c'est donc engager un mouvement de rééquilibrage.
Des sociétés durables, décarbonées, bio-compatibles sont moins gourmandes en ressources, en territoires, en énergie.
Elles sont tournées vers l'Être plutôt que vers l'Avoir, vers l'usage et le partage plutôt que vers la possession.
Les humain.e.s des sociétés durables développent probablement des qualités relationnelles plus opérantes que les nôtres en cas de conflit.
Les contraintes inhérentes à la décarbonation et l'adaptation nécessaire à une énergie devenue rare permet d'espérer des arbitrages en défaveur des dépenses couteuses que représente l'industrie de l'armement.
Des sociétés soutenables permettent d'atténuer les soubresauts des dérèglements climatiques et de réduire leurs occurrences futures qui seront à coup sur des coups certains portés aux relations entre les peuples.
Faire et être avec moins, c'est plus de paix et une entente meilleure entre des peuples émancipés.
Sobriété heureuse, frugalité joyeuse, convivialisme, écologie, qu'importe l'emballage...
Des chances de plus pour la paix. Des raisons d'plus pour les vouloir !
😀