Ces dernières semaines, le président de la République d'Allemagne a démissionné pour s'être fait offrir des voyages et des vacances par de riches amis et celui de Hongrie parce qu'il était accusé de plagiat dans la rédaction de son doctorat. Les journalistes espagnols se sont déchaînés contre les dépenses scandaleuses, mais apparemment légales, de leur roi.
Le 11 avril, sur France 2, lorsque Eva Joly, citant notamment Mediapart, a relevé à l'encontre de notre président, dans plusieurs affaires, des charges précises et concordantes, constaté qu'il refusait de s'expliquer et conclu que dans un autre pays non seulement il ne pourrait se représenter mais qu'il devrait renoncer à sa charge, elle a donc énoncé une évidence et non prononcé un verdict. Pujadas ne lui a pas moins reproché de porter atteinte à la présomption d'innocence. C'est sans doute au nom du même principe que, sauf erreur, ni les chaînes de télévision et de radio ni la presse écrite n'ont mentionné les dix questions posées hier par Mediapart à N. Sarkozy et sa fin de non recevoir.
Félicitons-nous que, dans la France des droits de l'homme, les medias responsables fassent une interprétation aussi stricte de l'article 6.2 de la Convention européenne. Et qui plus est aussi constante : comme on l'a vu à l'occasion de telle ou telle affaire, à New-York ou à Lille, ils montrent la même discrétion quels que soient les griefs et la personnalité en cause.