"Comment intégrer, a demandé N. Sarkozy le 27 mars à Nantes, comment assimiler, si une vague migratoire incontrôlée vient indéfiniment réduire à néant les efforts de la République ?" "Assimiler" et "intégrer" sont donc synonymes. Voici ce qu'on peut lire dans son livre La République, la religion, l'espérance (édition de 2004 p. 24) : "L'intégration n'est pas l'assimilation, cette dernière imposant au dernier arrivé qu'il renonce à son identité pour être accepté."
Il s'en prenait sur la même page à ceux qui parlent des "Français d'origine immigrée", "vocable absurde car nous sommes tous quasiment fils de l'immigration", et relevant d'une "phraséologie lepéniste". Mardi soir, il a demandé aux candidats au regroupement familial d'accepter les valeurs qui étaient "celles de nos parents, de nos grands-parents et que nous voulons transmettre à nos enfants". Emporté par son élan, il ne s'est pas rendu compte qu'en réservant le "nous" fondé à imposer ses exigences aux citoyens dont les grands-parents étaient Français, il se classait abusivement parmi eux, rejoignant ainsi le seul adversaire politique qui à sa légitimité ait opposé ses origines : Jean-Marie Le Pen.
En commençant son discours, il avait demandé, après les tueries de Toulouse et Montaban, "plus de gravité, plus de profondeur, plus de vérité". "C'est quand la chose manque, fait dire Montherlant au roi Ferrante de La reine morte, qu'il faut mettre le mot."