Pourquoi le Parti Animaliste se trompe – Chronique de Perpignan –Marc Cento
Selon le journal L’Indépendant du 14 octobre 2025, Isabelle Vos, représentante locale du Parti Animaliste présente aux différents partis de droite et de gauche, un protocole d’accord dans lequel les signataires s’engageront à :
- Lui donner une place éligible sur la liste du parti signataire.
- Un poste d’adjoint avec un budget pour prendre des mesures en faveur du bien-être animal.
Je comprends donc que le Parti Animaliste ne présente pas de liste mais est prêt à s’allier avec n’importe quelle autre, si elle s’oppose au RN de Louis Alliot, maire sortant.
Donc la droite et la gauche, c’est pareil ? C’est ce que le Parti animaliste semble penser, et c’est là que commence son erreur.
Je dois poser ici, le sujet et vous dire d’où je vous parle.
Le sujet, c’est d’élaborer une politique pour le bien-être animal dans la ville de Perpignan. Et mon avis est, celui d’un homme végétarien depuis quinze ans proche des idées antispécistes.
A partir de là, je vais essayer de vous expliquer pourquoi le Parti Animaliste se trompe.
En prétendant que la cause animale est “au-dessus” du clivage droite-gauche, le Parti animaliste nie le fait que les conditions matérielles de l’exploitation animale sont elles-mêmes politiques et économiques.
Le bien-être animal suppose des transformations structurelles : remise en cause de l’agro-industrie, de la logique productiviste, de la consommation de masse et des rapports de domination sur le vivant.
Or, ces transformations s’inscrivent plus naturellement dans une tradition politique de gauche, attachée à :
- La régulation du marché.
- La justice sociale.
- La critique du capitalisme et du productivisme.
À l’inverse, la droite défend :
- La liberté économique.
- Le primat du marché.
- La continuité des traditions rurales ou religieuses (chasse, élevage, etc.).
Quel est le risque de ne pas choisir entre la gauche et la droite ?
- Permettre aux partis de se “blanchir” moralement en affichant un soutien symbolique aux animaux sans changer leurs politiques économiques.
En se rendant disponible à tous, le Parti Animaliste se prive d’un ancrage, d’une identité politique forte. À vouloir parler à tout le monde, il ne parle plus à personne
Mais à Perpignan, le bien-être animal ne se résume pas à des principes abstraits. Il se joue dans des décisions très concrètes, chaque jour :
- Régulation municipale.
- Prévenir les abandons : Refuges & Fourrière.
- Repas alternatif végétarien dans les cantines.
- Créer une ville accueillante pour les animaux.
- Bannir la souffrance du divertissement public.
- Sensibilisation de la population.
Et vous ? A ces enjeux comment répondriez vous ?
Pour vous y retrouver, je vous propose un Quizz !
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Alors ? Pas si simple.
Voici les réponses
Si vous avez répondu OUI à la majorité des propositions protectrices et progressistes,
alors vous défendez une vision de gauche du bien-être animal : coopérative, éducative, éthique, et tournée vers la justice sociale et écologique.
Si vous avez répondu NON à ces approches, vous défendez une vision de droite : sécuritaire, productiviste ou traditionnelle, où les animaux restent des objets à gérer plutôt que des êtres à protéger.
Vous pouvez être de droite, vous pouvez être de gauche …bien que.
Le message qui m’importe de passer ici, est le suivant. La politique n’est pas une vue de l’esprit. La politique se résume ni à une opinion, ni à un sujet de conversation entre potes pour épicer les soirées.
La politique se répercute sur votre corps, sur votre esprit, sur votre quotidien.
Dépenser le budget de Perpignan dans du personnel pour la Police Municipale ou les crèches n’a pas les mêmes conséquences. Réduire l’aide à ATD Quart Monde a des effets sur la vie de nombreuses familles. Ne pas mener à son terme une politique de renouvellement de l’habitat dans Perpignan favorise la misère.
Il en est de même pour le bien-être animal. Le Parti Animaliste se trompe. La signature d’un protocole n’a jamais changé la philosophie politique d’un parti car il existe bien une différence entre la gauche et la droite.