Une étrange aliénation semble avoir envahi de larges secteurs de l'opinion, même parmi nombre d'opposants actifs à la contre-réforme: l'attente d'un "arbitrage" favorable du Conseil Constitutionnel, comme si cette instance clef de voûte des institutions n'était pas conçue pour les protéger en dernier ressort et d'abord leur chef, le Président-monarque : donc, si vendredi 14, comme c'est très vraisemblable , le Conseil ne retoquait pas l'essentiel de la réforme Macron, celle-ci acquerrait une légitimité démocratique non acquise ou perdue par le recours au 49-3 ?
Fétichisme étonnant mais que plus de 60 ans de république du "coup d'État-permanent" ont sans doute bien installé : deviendrait Instance aussi légitimante pour une Loi qu'un vote majoritaire du Parlement, un Conseil non élu où 7 des 9 membres actuels doivent leur désignation au chef de l'État ou à ses partisans à la tête des deux chambres ? Faut-il encore une fois rappeler que le Conseil Constitutionnel comme son nom l'indique n'est pas une "Cour suprême", contre-pouvoir judiciaire, mais une instance politique de part en part ?
La validation vendredi 14 de la procédure par laquelle la réforme est réputée adoptée, celle des 64 ans et des 43 annuités comme celle de la liquidation des régimes spéciaux constituerait la confirmation du 49-3 et l'achèvement de ce nouveau coup d'État contre la majorité du peuple.
C'est Macron qui décide tant qu'il est en place, tant qu'on le laisse en place.. et qui refuse ou non de retirer sa Contre-réforme: tout le dispositif institutionnel de la Vème république est là pour protéger aussi loin que possible sa position.