Un an déjà, en attendant…
Ils se sont réveillés sous le toit de la guerre
brutale étrange proche et lointaine,
si lointaine qu’on avait du mal à y croire.
Ils sont sortis, il faisait nuit encore et dans leurs dos
l’obscurité accrochait ses griffes de givre
et dans leurs yeux leurs gorges leurs mains
plantés, les crocs d’une contrée aux hivers sans fin.
Ils sont sortis puis se sont retournés on n’en revenait pas.
Ils sont restés debout, ils sont là-bas, très loin nous semble-t-il.
Ils nous attendent.
Nous ne le savons pas nous ne le voyons pas :
ils nous attendent.
En vérité nous le savons ils sont très près.
Entre le feu et la terreur ils nous attendent.
Et nous, nous attendons
sur nos visages, collé, le masque aux mille erreurs,
nous attendons
que se plantent dans nos nuques les crocs d’une contrée aux hivers sans fin.
Fécamp, fin février-début mars 2023
Marc Delouze