Atterré
La mer rouge de la foule s’ouvre et s’écarte.
Il erre parmi les ruines cherchant les siens.
Quand il les trouve, il s’agenouille, il ne dit rien.
Les corps hurlent pour lui sous le dais des pancartes.
On crache sur la terre, on viole les maisons.
L’un tue depuis le ciel, l’autre avec ses deux mains.
Qui a tué hier sera tué demain.
Chacun a ses raisons - personne n’a raison.
Des mains désespérées fouillent dans la poussière.
Chacun creuse sa terre et, cherchant ses racines,
Croyant trouver de l’or, tombe sur une mine.
La terre n’appartient qu’à celui qu’on enterre.
Dans le regard brûlé il n’y a plus de larmes.
Quand la gorge est tranchée il n’y a plus de mots.
Pour qui sonne l’alarme il n’est jamais trop tôt.
Il est toujours trop tard pour arrêter les armes.
Fécamp-Marseille, 8-10/11/2023