Nostalgie des perspectives
Où sont passés les horizons
Au bout des rues des avenues désertes
Dévêtues de leurs habits de piétons et d’autos,
Nous offrant les charmes secrets
De perspectives insoupçonnées ?
Nous vivions d’horizon de regard de silence.
Des rêves de présent s’échappaient de la prison
Des peurs - de l’avenir autant que du passé.
Nous arpentions des territoires ignorés
Jusqu’alors : tant de possibles à chaque pas,
De perspectives insoupçonnables.
Et l’air que nous craignions de perdre
Nous l’avalions en d’avides bouffées.
Appel d’air appel d’air appel d’air.
Ah tous ces courants d’air dans la ville dans la tête.
L’inconfort du nouveau, l’ivresse des questions.
S’y bousculaient les meubles des lourdes certitudes.
Y dansaient les poussières d’antiques espérances.
Y germaient les promesses de perspectives vertueuses.
La mer ne se retire jamais sans retour,
Elle remonte comme fait l’horloge du temps.
Les nacres inconnues disparaissent comme apparues.
Le suaire de la marée recouvre le vivant d’hier.
Un jour jeté sur l’autre ainsi qu’un vêtement
Sur le mort du lendemain.
A peine le temps de penser le possible
Que s’éteignent les perspectives impatientes
Jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand ?
Jusqu’à quand ?
Marc Delouze, 27/05/20