Après la déportation de sa mère Ludmilla Schatz le 20 juillet 1942, Nadine est confiée par les autorités allemandes à une institutrice d’Angers, Mme Body, une amie de Ludmilla.
Nadine est ensuite placée aux Pont-de-Cé, dans la famille juive des Fajgenbaum. M. Fajgenbaum sera lui-même arrêté et déporté
Nadine est arrêtée le 20 septembre, on la retrouve à Drancy. Elle est déportée vers Auschwitz par le convoi n°36, le 23 septembre, à 8h55.
Des 1000 déportés du convoi dont 100 Russes et 200 enfants, il n’y aura que 26 survivants.
À Drancy, Nadine ne rencontre pas sa grand-mère Rosalia Schatz, qui est arrêtée le 24 septembre.
De Drancy, Rosalia écrit à sa fille, ma grand-mère Cécile, sur une carte postale pré-timbrée à l’effigie du Maréchal Pétain :
Dimanche
Ma Cécile chérie
Je me porte bien. Je mange et je dors bien. Je suis à mon aise et courageuse. Nous partons lundi. Je vous souhaite bonne santé, bon courage. Mes vœux les plus sincères à mon Michel chéri. Je t'embrasse aussi, bien des baisers à Michel, à Pierre et bonjour à tous mes amis.
Ta maman dévouée,
R. Schatz
Le convoi n°38 part pour Auschwitz, le 28 septembre, toujours à 8h55.
Comme sa petite fille Nadine, Rosalia est gazée à son arrivée.
Des 904 déportés de ce convoi, il n’y aura que 18 survivants.
Mon père Michel a passé l’été dans une colonie de vacances dirigée par des popes russes. Quand il rentre à Bagneux, il apprend la déportation de sa tante Ludmilla, de sa cousine Nadine et de sa grand-mère Rosalia.
Mais il ne peut croire à leur mort.
Le 27 août 1944, il écrit à son père Pierre, à propos de sa mère Cécile : « Est-elle restée à Courances où est-elle avec toi ? J'espère qu'elle va bien et se prépare à partir pour aller chercher grand-mère, tante et Nadine... »