En mai, juin derniers, c'était chouette. Le virus circulait peu, on se promenait sans masque et l'été arrivait. Mais quelques voix se plaignaient des "jeunes". Des voix âgées et raisonnables. En effet, les chiffres indiquaient que le virus était plus présent chez les moins de 40 ans et qu'il allait alors se répandre dans les autres classes d'âges. On stigmatisait alors ces "jeunes" qui faisaient la fête, se promenaient sans masque et profitaient de leur insouciance. Quels irresponsables à être ainsi responsables de continuer la propagation du virus !
Quelques mois plus tard, en effet, le virus circule dans toutes les classes d'âges. Plus sans doute en raison de la saison, qui nous oblige à vivre plus souvent à l'intérieur, qu'à l'attitude de certaines et certains, comme a cherché à nous faire croire le gouvernement. La deuxième vague était inévitable, tout simplement pour des raisons météorologiques. On sait qu'en hiver, les virus des voix respiratoires se propagent plus facilement. Il aurait été plus judicieux de préparer la population, les hôpitaux, les structures à la deuxième vague plutôt que de chercher à culpabiliser des comportements. Dans toute l'Europe, qui entre en hiver en même temps que la France, la deuxième vague est apparue, avec partout une intensité forte.
Seulement, nous avons maintenant un vaccin. On ne sait pas encore s'il freine vraiment la propagation, mais comme il permet de faire produire par l'organisme les anticorps qui agissent contre la seule protéine responsable de l'entrée du virus dans les cellules, on a bel espoir. Nous pensions alors, simples habitants de ce pays, que le gouvernement allait tout faire pour vacciner le plus grand nombre de personnes et le plus rapidement possible. Au moins, toutes les personnes prêtes à être vaccinées, et qui représentent plusieurs dizaines de millions. Et bien non. Pour ne pas brusquer les dubitatifs, les hésitants, le gouvernement fait trainer. Demande à ceux et celles qui sont prêts, qui sont convaincus des bienfaits de la vaccination s'ils sont vraiment sûrs de vouloir être vaccinés. Rendant ainsi dubitatif le plus convaincu. Quand on vous demande cinq fois avant d'être vacciné si vous êtes bien certain de le vouloir, vous commencez à avoir des doutes.
Quel dommage, quel temps perdu ! Pourquoi ne pas vacciner dès maintenant toutes les couches de la population ? Pourquoi ne pas vacciner les étudiants, pour qu'ils puissent reprendre leurs cours ? Si on peut faire un million de tests PCR par semaine, on ne peut pas injecter un million de doses par semaine ? Un test PCR est plus long à réaliser qu'une injection ! Il n'y a pas à attendre de résultat d'analyse, à faire travailler un laboratoire. Comme nous sommes tous solidaires dans la propagation du virus, nous devrions être tous solidaires dans la vaccination. Que toutes les classes d'âges soient vaccinées en même temps, pour que le virus soit coincé de tout côté.
Ce ne sont pas les "jeunes" qui sont irresponsables, c'est le gouvernement qui vise toujours à côté.