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Une quête de connaissance et d'une identité humanoïde en chair et en os, mais aussi ontologique en mots et en clair, en (dé-,re- )construction permanente.

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Billet de blog 4 décembre 2014

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Tous les anti-racistes ne peuvent qu’être d’accord avec le bilan de l’esclavage et de la colonisation qui est dressé. Pour ma part, je suis aussi persuadé que nous vivons en France-Françafrique déjà dans une situation d’Apartheid non-dite, de laquelle les pouvoirs publics sont dans le déni. Là où je vous contredirais cependant et tous les chantres de la censure, c’est que tous ceux dont je suis qui la dénonce dans son principe, ne nient pas pour autant ce que vous ressentez, ou que vous dénoncez. Ils ne "cautionnent" pas pour autant Exhibit B, car à propos d’une oeuvre d’art, il ne s’agit pas d’un choix binaire, cautionner ou censurer. Aucune oeuvre d’art ne peut être utile, vaine , belle, laide, .... , pour tout le monde. Le seul principe qu’il faut défendre à mon sens, c’est la liberté de l’artiste à ne pas se contraindre par aucune limite - toute licence en art  - , quitte à ce qu’il se plante, ou même qu’il serve la soupe. A moins de dénier à l'art, la fonction sociale qu'on lui reconnaît encore, quelle que soit la qualité des productions qui s'en réclament ou en sont labellisées.

Cela-dit, j’admets parfaitement, que personne ne peut se mettre à la place de gens racisés, discriminés, ostracisés, stigmatisés, ramenés à leur origine dont c'est aujourd’hui le régime habituel en France, à la fois potentiellement tous les jours, et effectivement moins souvent mais trop, encore heureusement oserais-je dire (je ne suis pas dans cette situation, mais en suis un témoin privilégié).

Pour en revenir à Exhibit B et de mon point de vue, cette oeuvre est plus à même de servir la cause des racisés que de la desservir, ici en France, malgré les défauts que je lui trouve et ceux du "monde élitiste et marchand de l’art" que j'exècre. Ce n'est qu'un avis singulier, aujourd'hui, ni provisoire, ni et encore moins définitif. De même, j’admets tout à fait que cette "chose" puisse déplaire complètement. Mais alors, et parce qu'en vérité nous ne nous connaissons pas et parce que rien ne contribue en ce pays à dissoudre l'étrangeté le Nous à l'Autre - et même l'un à l'autre - qui nous (main)tient à distance l'un de l'autre, ce qui m’intéresse au plus au point, c’est d’apprendre de l' Autre ou de l'autre, celui ou celle à qui Exhibit B ne convient pas, quels sont ses motifs que je ne suis pas à même de relever. Et inversement, j’espère que celui ou celle à qui elle déplaît sera curieux de savoir ce que moi je puis trouver d’intéressant ou plaisant, et dont il n’aurait pas pris la mesure ...

Or pour cela, encore faut-il qu’Exhibit B puisse exister ...

Je ne suis donc pas prêt de participer à une surenchère qui nie la divergence de sensibilité, de point de vue, et la conduire inexorablement vers la cristallisation irréductible d’une opposition qui demeure racialiste, de part et d'autre.

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