Vous avez fait un achat, été contacté par un organisme ou suivi une formation alors il est probable que l'on vous ait proposé un retour d'expérience sous la forme : " Votre avis nous intéresse ". Intention louable si tant est que l'objectif est bien l'amélioration de la prestation.
Flatté que l'on s'intéresse enfin à votre personne (il est tellement rare que l'on vous demande votre avis), vous cochez allègrement les items proposés, certains anodins mais d'autres concernant parfois directement votre interlocuteur ; dès lors votre avis n'est plus une simple appréciation sur une prestation mais devient jugement sur une personne d'autant que si le questionnaire est mal conçu ou orienté, les réponses sont biaisées : Lorsque j'achète une paire de chaussures, je ne vais pas forcément louer leur confort mais plutôt appuyer là où elles me font mal. Par ailleurs, alors que les communications téléphoniques sont enregistrées, les avis, quant à eux, sont le plus souvent anonymes.
Qui sont les destinataires de ces informations, que deviennent- elles ? On imagine aisément l'exploitation qui peut en être faite : pressions, notation, classement, ...
Cette pratique qui tend à se généraliser est symptomatique de notre époque caractérisée par une concurrence exacerbée, une restriction des libertés, une surveillance et un contrôle accrus des individus avec, comble de l'ironie, une participation active de l'individu lui-même !