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Prof de droit privé, Opposant LGV Limoges, Défenseur du POLT et des gares, Administrateur d'associations de protection de l'environnement, Président d'une association de parrainage de proximité d'enfants en difficultés.

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Billet de blog 23 mai 2017

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Transition énergétique, scénario NEGAWATT

Comment anticiper les besoins et moyens de nos sociétés en énergie ?

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Comment anticiper les besoins et moyens de nos sociétés en énergie ?

Parmi beaucoup d’écrits intéressants, signalons les travaux de la Coordination CEDD et le scénario NEGAWATT.


La Coordination Environnement et Développement Durable (CEDD)[1] relève :

« L’appropriation sociétale est au cœur de la transition énergétique des territoires.

De grands principes sont à appliquer pour éclairer le chemin de la transition :

·    Se préoccuper de la précarité énergétique d’une part croissante de la population

·   Développer la pluralité des sources d’énergie

·   S'appuyer sur les acteurs locaux en les accompagnant : libérer l’innovation sociale dans les territoires

·  Anticiper l'augmentation du coût de l'énergie pour ne pas la subir. »

·Identifier les besoins à partir des usages, comme illustré par le scénario NEGAWATT, avec un objectif de réduction des besoins par une plus grande sobriété et efficacité. La question des ressources disponibles se pose dans un second temps pour étudier comment satisfaire les besoins.

En effet, le scénario NEGAWATT[2] est avant tout fondé sur le gisement des économies d’énergie. Ce sont elles qui reçoivent l’appellation « négaWatt ». Ce gisement de « négaWatts » est considérable, dépassant tous les autres gisements d’énergie. Il s’agit alors de mieux utiliser celle-ci à qualité de vie constante.

D’où l’édification d’un scénario valant préconisation globale. Il rend notamment crédible un plan de sortie du nucléaire ; il conduit au recensement des nouveaux moyens de produire et d’utiliser l’énergie. La principale difficulté est le changement d’habitudes pour tous. Il faut y ajouter les enjeux financiers pour les actionnaires et lobbyes des filières polluantes ; mais en toute hypothèse, il semble essentiel de prendre en compte le risque de catastrophe.

On peut considérer que les catastrophes nucléaires[3] sont rares ; mais chacune détruit l’habitabilité de grandes régions du Monde pour des siècles. C’est un cancer évolutif qui atteint notre Planète Terre. Sortir du nucléaire n’est plus une libre préférence : c’est un impératif physique qui, jusqu’ici, met en échec la prévention par les règles juridiques[4]. Certes, celles-ci peuvent être perfectionnées : ainsi, pourquoi ne pas engager la responsabilité des banques lorsqu’elles financent des activités dangereuses provoquant des catastrophes [5]? En tout cas, il faut aussi sortir de la consommation massive des énergies fossiles. Un militant du Limousin écrit à juste titre :

«  La catastrophe climatique diffère d’une catastrophe nucléaire sur trois aspects principaux. Une catastrophe nucléaire est régionale, la catastrophe climatique est planétaire. Une catastrophe nucléaire future est probable, c’est un risque, la catastrophe climatique est en cours, c’est une certitude. Une catastrophe nucléaire peut faire des centaines de milliers de morts, la catastrophe climatique peut faire des centaines de millions de morts. [6]»

Faut-il choisir entre la peste et le choléra ? Il me paraît vital d’éradiquer les deux !
 

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[1] Voir notamment : < http://www.poitou-charentes-nature.asso.fr/Plate-forme-CEDD-2016-2021.html>

[2]<https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2011>

[3] On pense évidemment aux explosions de réacteurs, mais il va falloir prendre en compte toutes les catastrophes différées que les déchets nucléaires commencent à produire et produiront dans l’avenir.

[4] A ce sujet : Marcel Bayle,  Article de vulgarisation dans le Journal Libération, 13 avril 2009, page 13 ; article scientifique «Les entreprises et les catastrophes écologiques » dans l’ouvrage collectif « Les catastrophes écologiques et le droit : échecs du droit, appels au droit » (pages 235 à 262), Editions Bruylant-Larcier 2012.

[5] L’auteur du présent blog a publié un article juridique intitulé « La responsabilité du bailleur de fonds pour préjudice environnemental », Recueil Dalloz 2007, Chronique, pages 2398 à 2407.

[6] Courriel que j’ai reçu de Jacques Boulan dans le cadre des activités de l’Association ALDER, animée notamment par Michel Teissier.

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