Piqûre subliminale
Un accro d’informations télévisuelles a compté les séquences de vaccination servies aux téléspectateurs début mars 2021. Il en a vu en moyenne plus de cent par jour, alors que ce statisticien amateur ne recherchait pas spécialement des vidéos de piqûres.
Quand l’imagination des producteurs d’émissions télévisées faiblit, les « piqûrophobes » s’enfuient. C’est ce que suggérait déjà une émission des Carnets de philo sur France Culture en janvier 2021 (https://www.franceculture.fr/emissions/carnet-de-philo/carnet-de-philo-du-jeudi-07-janvier-2021).
Chaque séquence télévisuelle sur la vaccination présente en effet de multiples fois des images de piqûre dans l’épaule. Chaque cadreur semble se délecter à saisir le mouvement de l’aiguille lorsqu’elle s’enfonce plus ou moins lentement, et lorsqu’elle ressort facétieusement de la chair à vif. Est-ce un manque de créativité, ou bien une fascination ? En tout cas, l’accumulation des séquences analogues donne un mouvement de va et vient, d’entrées et de sorties, de pénétrations-extractions qui évoque une frénésie.
On ne préconisera pas une psychanalyse des directeurs de l’information mais juste un peu de bon sens : Qui trop embrasse, mal étreint. A trop multiplier le visuel de la piqûre, au point d’en faire un spectacle vaccinal, voire l’image fétiche d’une époque de dérèglement des sens, les médias ne confortent-ils pas la psychose, la répulsion, et la baisse de moral ? Pendant que des chanteurs rêvent de se produire au stade de France, les soignants disposent de vaccinodromes. L’ampleur du phénomène ne manque pas de stimuler l’imagination mystique. Faites pénitence en offrant votre deltoïde à l’humble serviteur du Dieu de la chasse au Covid ! Dans l’histoire des religions, certaines lésions cutanées obtinrent une dimension surnaturelle, ce que rappelait au sujet des stigmates un spécialiste de la relation entre l’âme et la peau (G. Guillet, L’âme à fleur de peau, rites, croyances et signes, Albin Michel 2002.
Invoquons Sainte Rita et son épine divine ; c’est d’ailleurs la sainte patronne des causes perdues !
Pour faire admettre que notre vie nouvelle doit être obligatoirement conditionnée par l’injection de tel(s) ou tel(s) vaccin(s), la plupart des médias télévisuels croient faire preuve de pédagogie en exhibant des visages impassibles ou réjouis de vaccinés et les sempiternels actes détaillés de vaccination. Visages crispés ou interrogateurs censurés. Apprivoisons les masses à l’usage de la seringue ! Tant pis si d’aucuns rempliront cet instrument d’autres produits que d’un liquide vaccinal d’ailleurs variable … face aux variants.
Les citoyens optimistes épingleront un dessin de seringue et un émoji rieur à leur boutonnière, gageant que cela va devenir « tendance ». Chez d’autres, le virus médiatique a déclenché une phobie de l’objet piqueur. Quand les médias prosélytes en prendront conscience, remplaceront-ils leur ritournelle visuelle par du subliminal ?
Dans l’intérêt général ?