Peut-on, doit-on, entrecouper, scinder et/ou juxtaposer une création artistique télévisuelle et une publicité? Cette juxtaposition est-elle dialectique, schizophrénique, et pour le savoir faut-il retrancher l’une de l’autre ? S’apercevra-t-on d’un manque à retrancher la pub de l’œuvre ou à retrancher l’œuvre de la pub ? Y a-t-il vraiment retranchement, arrachement, dichotomie entre l’une et l’autre, y-a-t-il dépendance, sauf à ce que l’une et l’autre soient d’un même ordre de communication consumériste ? Si elles étaient d’un ordre différent s’apercevrait-on que l’une manque à l’autre ? En donner la preuve serait que l’œuvre fut véritable création démarchandisée , que toute contraine financière la pousse à une hyper inventivité, à une paradoxale liberté et qu’elle se fasse payer à son juste prix, par l’augmentation, légitimée, d’une redevance, taxe d’apprentissage de ce que créer/filmer veut dire, poliéthiquement , le zapping n’étant plus considéré comme un simple jeu video, déresponsabilisé, le leurre et la diversion ne prenant plus le masque séducteur du divertissement.
Marcel Hanoun - cinéaste