Qu’ai-je fait, ou que n’ai-je pas fait pour que les enfants de mon pays en viennent à bruler des voitures, des bus, des locaux, et ce n’est pas la première fois. Je condamne ces enfants, ou j’essaie de comprendre les origines d’une telle désespérance ? Qui sont et où sont les responsables d’un tel chaos où au même moment, sans organisation, sans coordination, des milliers de nos enfants descendent dans les rues et saccagent ce qui leur tombe sous la main ? Je suis le parti majoritaire, je suis l’Etat, je suis le Président de la République, « le père de la nation », je suis les médias qui prétendent développer une information objective, je suis….je suis….à la tête de la sixième puissance mondiale. Je gère l’économie de la France, au passé glorieux, mais pas toujours…..Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans ce pays où des millions de futurs retraités manifestent pendant plusieurs mois sans être écoutés alors que des milliers d’enfants de jeunes, prennent le relais quelques semaines après, en manifestant dans les grandes villes quand un des leurs est abattu par un policier. Qu’ont-ils nos enfants des quartiers populaires à manifester autant de désespoir avec violence ? De deux choses l’une, ou ils sont tous porteur, à la naissance, d’un gène de la délinquance, ou ils expriment violement, brutalement, maladroitement, quelques fois, de profondes insatisfactions, des colères à l’égard d’une société qui les exclus parce qu’elle privilégie une caste de profiteurs dans une république où le fric est roi.
Le partage, la solidarité, la dignité, l’égalité, feraient-ils partie d’un simple décorum républicain, d’une réalité réservée à une poignée de privilégiés, véritables propriétaires du pays d’où sont exclus les ouvriers, les pauvres, les immigrés, les petits, les sans-grades. Les matraqueurs, les tireurs de lacrymogènes, constituent le bras armé de ceux qui ne peuvent admettre une quelconque remise en cause de leur domination. Combattre ce système qui va jusqu’à déstabiliser la planète pour accumuler des profits exorbitants, n’est pas chose aisée. C’est à la hauteur de l’enjeu, plein de pièges dont celui que tend l’extrême droite n’est pas des moindres. Souvenons-nous que la démagogie sociale et nationale, élaborée par Hitler, fut à l’origine du nazisme et que nazisme veut dire : « national-socialisme ». L’histoire ne se répète pas. Certes. Mais elle peut bégayer. Quoi qu’il en soit, les enfants en colère c’est l’affaire de tous ceux qui veulent construire une société juste, égalitaire, solidaire, pacifique, préservée des pollutions financières et atmosphériques.
Que peut-il y avoir de plus important qu’une vie digne et heureuse pour nos enfants et adolescents ?