Si l'on en croit de nombreuses sources, ce sont des sommes astronomiques de capitaux qui échappent aux Etats : 8 000 milliards de dollars (4 fois les richesses de la France) est l’évaluation la plus basse. Certains enquêteurs et économistes parlent de 21 à 32 000 milliards de dollars. Même nos médias officiels, plutôt discrets habituellement sur l’appétit des riches, nous proposent des émissions, des enquêtes sur cet énorme scandale. Très bien, mais depuis la fameuse déclaration de Nicolas Sarkosy prétendant que les paradis fiscaux c’était fini, non seulement ce n’est pas fini, mais rien n’annonce que la moindre mesure efficace serait prise pour mettre un terme à l’ignominie du siècle.
Que dans le meilleur des cas quelques États fassent des déclarations de principes et envisagent quelques mesurettes n’a rien d’étonnant. En revanche, que les forces les plus à gauche de notre pays ne prennent pas d’initiatives à la hauteur des révélations me paraît friser la faute politique. Je persiste à penser qu’il y a là la preuve, la plus spectaculaire que l’on puisse imaginer, d’un véritable crime contre les peuples.
À un moment où les dirigeants de l’Europe libérale expriment l’intransigeance que l’on connaît à l’égard du peuple Grec, il y a de quoi hurler de colère. Alors que l’on soumet les peuples d’Europe au joug de l’austérité, on ne peut que manifester indignation et révolte. Peut-on quantifier ce que ce hold-up permanent a comme conséquence sur les habitants de notre planète ? En terme de faim dans le monde, de pénurie d’eau, de maladies virales, d’appauvrissement des plus pauvres, de ravages en pollutions de toutes sortes il est difficile de dire jusqu’à quel point les sommes folles dont il question pourraient offrir de solutions. Ce qui est sûr c’est que la vie pourrait être plus douce pour des milliards d’êtres humains. Nous avons bien la preuve que la crise dont on nous rebat les oreilles n’est que le camouflage d’un niveau d'accumulation de profits jamais atteint.
À moins que l’on estime que récupérer l’argent volé aux peuples est une vue de l’esprit, il ne devrait pas y avoir d’obstacle à des initiatives fortes. Elles devraient, sans aucun doute, avoir l’assentiment de larges
Marcel Tassy