Les deux textes publiés dans le Monde des Livres du vendredi 31 août et relatant la dernière aventure littéraire de Christine Angot sont particulièrement dithyrambiques.
Son dernier livre, Une semaine de vacances, est tellement incroyable qu'il parvient même à retourner la, jusque-là, réticence de Jean Birnbaum envers l'auteure. La réticence du critique est maintenant rangée au rang de « rumeur vénéneuse » car, en fait, on lui avait trop répété qu'Angot était généralement outrancière.
Nous en saurons plus avec l'article de Philippe Forest. « Une semaine de vacances » est un retour à « l'Inceste » que l'auteure avait publié en 1999. Oui, l'Inceste, livre scandaleux paraît-il (vous pensez, ça parle de sexe) écrit à la 1er personne n'était pas suffisant. Il paraît que « ce qui un jour a mérité d'être écrit exige sans cesse de l'être à nouveau ». Ah donc !
Bon avouons-le, je n'avais pas été très loin dans le 1er livre, un véritable ennui (voir le précédent billet de ce blog). Mais là, fini les fioritures de contexte plus ou moins psychologique, nous avons enfin droit à un récit purement descriptif, écrit à la troisième personne (il : le père, elle : la fille).
Tout de suite, ça a l'air très hard : c'est un récit « effaré », s'ouvrant sur une scène « plutôt salace » qui, chez le lecteur, conduit soit à un sentiment de malaise, soit à une excitation malsaine. Au choix.
Mais puisque qu'on vous dit que c'est la vraie vie, enfin ! D'ailleurs il n'y a que ça dans tout le livre : « se déroule au présent un pur exercice de cruauté dont la description nue, remplissant tout le temps du livre, se suffit amplement à elle-même »
Après cela, vous vous sentirez quelque peu voyeur, mais c'est normal. Sachez d'ailleurs que selon Philippe Forest, le désir qui porte le lecteur vers les livres est « nécessairement coupable ».
Vous voudriez y échapper ? Eh bien sachez alors que selon Jean Birnbaum vous n'êtes qu'une « belle âme » , et l'on sent assez bien que c'est ici péjoratif : « A coup sûr, les belles âmes n'oseront pas prendre une telle Semaine de vacances. »
Décidément la rentré littéraire, c'est vraiment le truc implacable. C'est d'ailleurs le titre des articles du Monde des Livres : « Christine Angot Implacable »