L'inceste (de Christine Angot)

Se contenter des critiques de Pierre Jourde (auteur de La littérature sans estomac, 2002) à propos de Christine Angot n'est pas suffisant, enccore faut-il se faire une idée par soi-même. Pourtant on n'a pas toujours envie de verser son obole à la Grande Cause  de la Médiocrité Littérato-PostModerno-Nihiliste (soit la GCMLPN).
Et parbleu, à quoi sert donc une bibliothèque ? Je me suis rendu à la médiathèque la plus proche et j'ai emprunté L'inceste.
D'après Jourde beaucoup de clients du quasi best-seller ont acquis le livre car, à une époque, ça faisait bien de l'avoir, mais il doute que beaucoup l'ait lu au-delà de quelques dizaines de pages.
Malgré ma bonne volonté manifeste tentant de contrecarrer mon préjugé évident, je n’ai pas lu très loin et j'ai éprouvé encore plus d'ennui qu'avec "Trois jours chez ma mère" le Goncourt 2005 que j'ai arrêté après 90 pages (attention, aucune comparaison possible entre les deux livres)
Je vous raconte de début de l'Inceste :
L'héroïne dit qu'elle a été homosexuelle. Trois semaines dans sa vie. Elle a été homosexuelle. Maintenant c'est fini. Mais trois semaines, elle a été homosexuelle. Elle a une petite fille aussi. Rien à voir, En plus c'est pas clair. C'est pas clair mais je crois bien. Elle a aussi une petite fille. Enfin ça n'a rien à voir. La femme avec qui elle a été homosexuelle, elle arrêtait pas de l'appeler [note du traducteur : c’est la première femme, la narratrice qui a été homosexuelle trois semaines qui appelle l’autre femme]. Le téléphone, le téléphone et encore le téléphone. Bon elle était accrochée au téléphone et à sa copine. Mais c'était gênant. C’est gênant d’appeler quelqu’un au travail sans arrêt. C’est vraiment gênant. C’est même gênant que ça finit par lasser. Un jour elle a posé le téléphone sur son ventre. Elle voulait plus appeler mais c'était dur, alors elle a posé le téléphone sur son ventre. Elle a quand-même appelé. Mais c’était pour dire que c’était la dernière fois. Qu’elle n’appellerait plus, na ! Ça a duré trois semaines, trois semaines d'homosexualité et de téléphone cent fois par jour. Car elle a été homosexuelle pendant trois semaines.
Et il y a des centaines de pages de cette densité là. Un ennui quoi. Bon, il y a des pages où les deux femmes se touchent le sexe, ce qui fait qu'il y a quand même des passages intéressants dans le livre. Mais globalement c'est plutôt bof.
Bon voilà, désolé, je n'ai même pas pu voir en quoi ça parlait d'inceste mais je le sais au moins grâce au titre.