Le Ghana cerné par les vieux frigidaires britanniques
C'est toujours le vieux problème de l'envoi des déchets électronique vers le tiers-monde. La convention de Bâle de 1992 puis la directive européenne sur les DEEE (Déchets d'Equipements Électriques et Électroniques) de 2005 interdisent aux pays de l'Union Européenne d'exporter leurs déchets « hasardeux » (au sens du mot anglais hazard : dangereux). Alors évidemment, il reste les envois « humanitaires » de dispositifs de seconde main.
Le Ghana a fait passer une loi en janvier de cette année, destinée à se protéger de l'envoi massif de réfrigérateurs usagés (majoritairement d'origine britannique). Outre que ceux-ci alimentent les décharges sauvages et très polluantes de déchets électriques & électroniques du pays, il s'avère que les vieux frigos très énergivores reçus par le Ghana représentent une charge égale à la moitié de la consommation annuelle d'électricité du pays (2000 MWH sur une année, voir article du Guardian en lien ci-après).
La société Environcom, une des plus importante société de recyclage britannique, a pourtant encore envoyé au mois d'août 37 conteneurs, soit 4000 frigidaires usagers vers le Ghana.
Voir l'article du Guardian : Ghana accuses UK recycling firm Environcom of illegal fridge imports
Le Ghana a décidé de s'en plaindre auprès de l'Union Européenne.
En juin dernier, un article du Telegraph présentait pourtant la société Environcom comme exemplaire. Après un changement de propriétaire, le nouveau patron avait décidé de stopper l'envoi en Afrique des vieux téléviseurs cathodiques très polluants et qui ne pouvaient être traités là-bas de manière satisfaisante.
J'aimerais bien connaître la destination des grandes quantités de déchets en tout genre, d'origine France, soit disant recyclés. Sur les DEEE toujours, se reporter à l'excellent documentaire publié en octobre 2012 dans la revue Geo : nos ordinateurs sèment la mort. Mais c'est ainsi, la société de consommation étant basée sur un cycle de remplacement rapide des objets, mieux vaut faire croire au chaland que nous vivons dans le monde bien propre du recyclage. Et le chaland, lui, veut-il vraiment savoir ?