Ce que je retiens de la (très bonne) prestation de Jean-Luc Mélenchon samedi soir dans la nouvelle formule de On n'est pas couché :
- l'idée toujours première qu'il faut changer la constitution pour sortir de la "monarchie républicaine"
- la primauté donnée aux thèmes écologiques - dont le très rare accent mis sur la condition animale et la contribution de l'alimentation carnée à l'émission de gaz à effet de serre -, non par calcul électoral (ça ne s'est jamais révélé porteur en France) mais par réelle prise de conscience qu'il s'agit là de problématiques d'importance majeure pour l'avenir.
- la démonstration intéressante sur la dette. La question de Vanessa Burggraf (comment JLM comptait-il financer ses mesures sociales ?) était légitime et la journaliste n'a pas mérité l'agressivité du candidat de la France insoumise, je trouve. Mais sur le fond, il a été brillant, le problème principal étant bien la dérive, depuis les années 80 en particulier, de l'affectation de la richesse produite à la rémunération du capital privé (dont les banques préteuses) plutôt qu'à celle du travail.
- et puis quelque chose d'autre que j'ai beaucoup aimé ! Le refus de se laisser enfermer dans le vocable "extrême gauche". La France insoumise représente une gauche anticapitaliste républicaine dont la devise est celle de la République : liberté, égalité, fraternité. Et quand on y pense bien, "il n'y a pas de différence entre être républicain jusqu'au bout et être anticapitaliste".
Cela fait plaisir à entendre quand on n'a pas spécialement de sympathie trotskyste, c'est à dire quand on se méfie de la "dictature" du prolétariat et de toutes ses vengeances arbitraires prévisibles, quand on se refuse à voir toute problématique économique ou sociale sous le seul et à chaque fois unique prisme de la lutte des classes.
Oui, un jour il faudra se rappeler de ce que signifient vraiment ces beaux mots : liberté, égalité, fraternité. Auxquels, si nous voulons ralentir notre course en-avant-toute dans le mur, il faut rajouter : écologie.