La conférence annuelle sur le climat s'est terminée ce 9 décembre à Doha, Quatar, sans retenir l'attention des médias (français) et sans grande avancée.
Qu'est-ce à dire ?
Que personne ne croit plus au réchauffement climatique d'origine anthropique ?
Non, c'est en fait le contraire. Les récents rapports et communications de la Banque Mondiale, de l'Agence Internationale de l'Énergie, du cabinet international d'audit financier PriceWaterhouseCoopers , toutes entités que l'on n'aurait pas pensé à classer dans la catégorie «extrémisme militant vert», sont alarmants sur le sujet.
Ce n'est plus un réchauffement planétaire moyen de 2°C qui est redouté avant la fin de ce siècle, mais au rythme actuel des émissions de CO2 - rythme toujours en croissance - nous pourrions bien atteindre une augmentation de 4 voire 6°C à cette échéance.
Alors seraient–ce les militants de la cause climatique dont le courage ferait défaut après les échecs des grandes conférences récentes, de Copenhague en 2009 (climat) à Rio en 2012 (développement durable) ?
Il y aurait de quoi être découragé en effet ! La société civile était pourtant bien présente à Doha. Les associations environnementales aussi. Par exemple, le directeur exécutif de Greenpeace, Kumi Naidoo, a écrit une lettre ouverte à Barak Obama. Après le discours de victoire de ce dernier en novembre où il disait : « il ne faut pas que nos enfants vivent dans une amérique menacée par le pouvoir destructeur du dérèglement climatique ». Kumi Naidoo lui demande d'agir en cohérence en rappelant les émissaires américains ou en leur demandant de suivre ses propres recommendations. Car la position américaine à Doha, c'était : surtout pas d'accord contraignant comme l'accord de Kyoto (qui se termine fin 2012), mais uniquement des initiatives volontaires.
Il ne faudrait pas se décourager pourtant ! Car si les états n'agissent pas, c'est parce que l'opinion ne les y pousse pas assez. C'est le discours de Christiana Figueres, directrice de l’organisation à Doha :
«Guys, you need to provide the speed. You need to provide the scale and the direction as being over there. So, thanks very much. Don’t give up. Don’t become impatient. Or rather, be impatient, but still—still keep on going. Keep on going. Don’t let your impatience move you into inaction or into cynicism.»