MarcJ (avatar)

MarcJ

Individu citoyen de genre neutre

Abonné·e de Mediapart

94 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 janvier 2014

MarcJ (avatar)

MarcJ

Individu citoyen de genre neutre

Abonné·e de Mediapart

En 1971, bien avant Edward Snowden, révélations sur le FBI

MarcJ (avatar)

MarcJ

Individu citoyen de genre neutre

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Informations issues du site Democracy Now! : "It Was Time to Do More Than Protest": Activists Admit to 1971 FBI Burglary That Exposed COINTELPRO (“Il était temps de faire plus que protester” : Des militants se désignent comme les auteurs du cambriolage du FBI qui révéla le programme COINTELPRO)

Le 8 mars 1971 un groupe de militants opposés à la guerre américaine au Vietnam, et qui s'étaient donné le nom de « Comité citoyen d'enquête sur le FBI », perpétrèrent un casse en règle des bureaux du FBI à Philadelphie. Ils soupçonnaient le FBI de mener des opérations secrètes visant à harceler et diffamer les mouvements dissidents américains, comme ceux opposés à la guerre ou ceux prônant le changement social.

Ils profitèrent d'une soirée où l'attention des américains était toute dirigée sur le match de boxe poids lourds Mohamed Ali vs Joe Frazier pour s'introduire de nuit dans les bureaux du FBI à Media, une banlieue de Philadelphie. Là, ils raflèrent tous les documents qu'ils trouvèrent. Ni vus, ni connus, l'opération ayant été longuement et soigneusement préparée, ils se retrouvèrent dans une ferme située à une heure de voiture pour dépouiller leur « magot ».

Leurs découvertes furent à la hauteur de leurs soupçons et, dans les jours qui suivirent, ils purent envoyer à la presse des copies de documents montrant les opérations secrètes et anti-constitutionnelles menées par le FBI. En particulier, ils mirent au jour l'opération COINTELPRO (Counter intelligence program) destinée à décourager les groupes dissidents américains, en particulier ceux contestant la guerre au Vietnam. Les activités du FBI reposaient sur l'espionnage, le chantage, de fausses révélations pour ruiner la réputation de militants et jusqu'à la violence et les assassinats .

Ces révélations secouèrent le FBI, alors dirigé par le tout puissant J. Edgar Hoover. Le Congrès désigna une commission d'enquête sur les activités des agences américaines et la supervision de celles-ci fut renforcée par une loi : le Foreign Intelligence Surveillance Act.

En ce mois de janvier 2014, plus de 40 ans après les faits, plusieurs protagonistes du « Comité citoyen d'enquête sur le FBI » ont révélé leur identité, en particulier John et Betty Raines, un professeur de théologie et son épouse directrice de crèche, ainsi que Keith Forsyth, à l'époque chauffeur de taxi. Keith Forsyth suivit un cours de serrurerie par correspondance et pour l'opération, il confectionna ses propres outils afin de ne pas être repéré.

A propos des risques pris par le couple John & Betty Raines, qui étaient alors parents de trois enfants de moins de 10 ans et qui auraient passé plusieurs années en prison s'ils avaient été identifiés, John Raines déclare :
« La société demande, et c'est une routine, à des parents de prendre de grands risques dans leur activité professionnelle. C'est ce que nous demandons aux policiers, aux pompiers, aux militaires. Nous demandons à des gens de faire des métiers dangereux. Comme citoyens, nous nous sommes levés et avons fait ce que nous avions à faire car personne à Washington ne l'aurait fait ».

 Alors que J. Edgar Hoover prétendait protéger l'Amérique comme gardienne de la liberté, selon John Raines :
« Le droit des citoyens à la contestation est la dernière ligne de défense de la liberté ».

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.