A l'usage, le ralentissement des ordinateurs est une chose qui n'a jamais laissé de m'étonner.
Toutes ces années durant lesquelles les gens se sont extasiés devant les progrès fulgurants des ordinateurs, suivant la fameuse loi de Moore, les indicateurs de nombre de composants intégrés, de fréquence de cadencement du processeur et la taille mémoire s'accroissant à progression quasi géométrique alors que l'expérience utilisateur était toujours aussi contrainte. La « bête de course » d'hier se transformant en « tromblon » par le simple fait des mises à jour cumulées. Selon ma pratique, seule l'arrivée des unités SSD a amélioré la fluidité de cette expérience utilisateur.
Pour ma part néanmoins, je travaille confortablement sur des machines que personne ne voudrait plus conserver, grâce à Xubuntu. J'en ai fait une plaquette de présentation : Déprogrammons l'obsolescence informatique.
Les consommateurs n'ont pas beaucoup d'état d'âme par rapport à cela et ils sont habitués à l'idée qu'il faut régulièrement changer d'ordinateur - je parle là de ceux, très majoritaires, équipés du système Windows. Mais voilà, si le gaspillage de toutes ces machines, matériellement encore en état finit par vous gêner, parce que vous êtes sensibilisés aux questions d'économie d'énergie et que vous ne voulez pas entretenir les filières d'élimination de déchets peu dignes de confiance, vous finissez par chercher une solution. L'alternative est d'essayer un système Linux.
Aujourd'hui, les problèmes posés par la surconsommation informatique sont bien documentés, depuis l'extraction massive de ressources primaires, matière et énergie, à l'alimentation des décharges à ciel ouvert des pays en développement d'Afrique et d'Asie.
Se reporter par exemple au site de travail du CNRS EcoInfo, ou à l'étude de l'UNEP (United Nations Environnement Programme) : Waste Crime - Waste Risks: Gaps in Meeting the Global Waste Challenge (2015).
Comme le résume le site GreenIT.fr (Déchets électroniques : un trafic mondial de 17 milliards d'euros) : "Alors que l'opinion publique peine à prendre conscience du phénomène, « nous devons faire face à un véritable tsunami de déchets électroniques qui déferle sur le monde » a indiqué Achim Steiner, directeur exécutif de l'UNEP lors de la présentation de l'étude mi mai."
Il y aurait un vivier d'emplois à créer dans le recyclage, ce que certains lobbies doivent cependant considérer comme une menace.
Pourtant, dans l'article ci-dessous, publié par le site spécialisé GreenIT.fr, je démontre que le rythme rapide de remplacement des ordinateurs, avec les gaspillages que cela implique, n’est pas une fatalité technique mais bien un conditionnement opéré par l’industrie :
Doubler son espérance de vie grâce à Linux
