Je suis estomaqué par l’importance des 474 niches fiscales, qui représentent environ 85 milliards d’euros par an c’est-à-dire presque autant que ce que rapporte l’impôt sur le revenu aux caisses de l’État (environ 90 milliards d’euros).
J’ai vécu et payé mes impôts dans plusieurs pays étrangers. Nulle part il n’y a une telle complexité de l’impôt sur le revenu (à cause de toutes ces niches). Par ailleurs, contrairement à des idées reçues, l’impôt sur le revenu est souvent plus cher à l’étranger, et il n’y a pas la moitié des contribuables qui en sont exonérés.
Je pense qu’il faudrait d’urgence revenir à la raison d’être de l’impôt sur le revenu, qui doit être le principal outil de lutte contre les inégalités de revenus en réduisant l’écart, qui a tendance à s’accroître, entre ceux qui ont les revenus les plus élevés et ceux qui ont les revenus les plus faibles. En France, il y a une forte appétence aux avantages fiscaux, alors que la logique serait de les supprimer tous, de revoir le barème pour qu’il joue mieux son rôle de redistribution, et si des activités particulières justifient une aide de l’État de les financer directement. Ceci permettrait de supprimer ou de réduire considérablement le coût invraisemblable de ces niches, et de ne financer que ce qui est vraiment justifié et pendant la période pendant laquelle il est pertinent de financer, au lieu d’en faire un avantage acquis encore plus difficile à remettre en cause.
Alors s’il faut un référendum pour cela, pourquoi pas, puisque les niches fiscales profitent essentiellement à des contribuables qui sont loin d’être les plus mal lotis.