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Billet de blog 4 octobre 2014

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Que nous est-il permis d'espérer?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comme un fatal tsunami, nous traversons une crise, des crises qui font vaciller les fondations du contrat républicain: une économie ordonnée par un petit nombre qui en a les clés, les turpitudes des classes dirigeantes souvent associées, des disparités financières, sociales et culturelles écartelées sous couvert des trois valeurs constitutionnelles réduites à être érigées comme des étendards de la bonne conscience dominante, la peur de l'action déguisée par la construction d'une ligne Maginot de la communication qui se pense performative etc. Ces crises multiformes ont des ramifications qui déploient leurs forces destructrices chaque jour avec plus d'intensité. Les fissures s'ouvrent béantes, les désordres sont devenus structurels, le déformé du radié est tel que les murs tremblent malgré les étaiements posés à chaque fois dans la précipitation.

Que nous est-il permis d'espérer?

Médiapart relaie chaque jour des initiatives émanant de la société civile, de penseurs foisonnants d'analyses lucides et éclairantes, des agents privés et publics dotés d'une conscience aigüe de l'intérêt général. Partout en France et dans le monde des imaginaires de raison s'emparent des problèmes et trouvent des solutions, chacun sur son terrain d'action et de compétence. Ces initiatives localisées représentent les nouveaux foyers permettant de trouver la force de l'espoir. Elles naissent le plus souvent dans l'urgence d'une résistance à des choix pris sans conscience par ceux qui disposent du pouvoir de les prendre. Ces initiatives se construisent précisément dans "un dessaisissement du pouvoir" au profit d'une action concertée qui sait que rien n'est figé, que rien n'est irréversible à qui a le courage, la force et l'endurance d'observer, d'analyser, de comprendre, de déduire des hypothèses, de les comparer, de les tester puis de les mettre en oeuvre.

Les dirigeants politiques s'obstinent à la surdité, refuse de généraliser ces trouvailles malgré leur efficacité prouvée préférant les reléguer à un rôle de réaction. Il est opposé la réaction alors qu'il s'agit de contre-propositions révélant en négatif l'incapacité volontaire de sortir des impasses dans lesquelles nous sommes. Il y aurait comme une continuité historique, une répétition, une reproduction à vouloir préserver des intérêts bien partagés avec cette fois-ci des rivets solides et bien ancrés, qui permettent de tenir coûte que coûte entre soi. Au travers de cette attitude, que nous donnent à voir nos représentants et les administrateurs de la chose publique qui les accompagnent? Le système dirigeant et les acteurs qui le composent sont dans une telle interaction qu'on ne parvient plus à distinguer où se trouve la tête du Léviathan, qui a donné le jour à qui, qui est le moteur du mouvement. Ce qu'il est possible d'observer, c'est la force d'inertie des décisionnaires, la peur d'agir, de prendre des risques, de se confronter à leurs propres erreurs. Tomber est formateur, encore faut-il se lancer. Le principe de précaution est devenu omniprésent, sans dire son nom il s'est immiscé dans une majorité des rouages formant la chaîne de la prise de décision. La prophylaxie se propage au détriment de la recherche de connaissances et d'expériences pouvant éclairer l'action publique. Il devient vital que le savant et l'artisan trouvent toute leur place au côté du politique. Rechercher avec plus d'ardeur encore les moyens de donner cette place par la création de nouvelles instances de représentation, de transmission et de collégialité pour une redistribution du pouvoir et une responsabilité incarnée.

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