Je vous accorde que le combat pour la suppression du terme «mademoiselle» peut paraître désuet (lire ici l'édito «Après vous mademoiselle»). Mais il est important de reconnaître que ce combat ne se limite pas à une coquetterie de féministes de l’extrême. Le motif premier est l’affirmation de l’existence possible d’une société en capacité de considérer les individus indépendamment de leur sexe, de leur sexualité et du pacte familial qu’ils consentent. Une société de citoyennes et de citoyens égaux dans l’exercice de leurs droits et de leurs devoirs. Une société qui s’incarne dans la neutralité du vocable juridique et administratif qu’elle utilise. Pour ma part, il y a juste un mot de trop: signifier la distinction entre une femme mariée et une autre qui ne l’est pas, renvoie à un passé où la femme n’avait que peu de mots à dire. Pour monsieur, il n’y a que monsieur. Mademoiselle est peut-être plus charmant pour toutes les raisons que vous évoquez. C’est pourquoi je suis tout aussi partante pour supprimer «madame». Mais ne gardons qu’un mot!
Et puisque le sujet est un peu les femmes et un peu le féminisme, permettez-moi d’exprimer mon étonnement à chaque fois que vous proposez des pages spéciales pour nos hommes. Je suis toujours frappée par la différence de traitement qu’ils reçoivent: il y a des hommes de tous les âges, de toutes les couleurs et même des têtes blanches. Je trouve cela dommage que la femme ne soit pas plus souvent valorisée de la sorte dans vos pages mode. J’aimerais voir des femmes de 50 ans, et plus, porter des vêtements au côté de plus jeunes, de plus noires, de plus rondes et de plus blondes. Votre magazine est un vecteur de changement et d’inspiration. Ériger la femme dans cette diversité des âges et des corps au travers d’un langage visuel commun à toutes vos pages (et pas seulement dans les dossiers spéciaux) serait un magnifique combat du quotidien à mener.
Billet de blog 23 octobre 2011
Mesdemoiselles éternelles (pour Elle magazine)
Je vous accorde que le combat pour la suppression du terme «mademoiselle» peut paraître désuet (lire ici l'édito «Après vous mademoiselle»). Mais il est important de reconnaître que ce combat ne se limite pas à une coquetterie de féministes de l’extrême.
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