Paris, le 23 décembre 2020, station Stalingrad : une affiche dans le métro, sur laquelle apparaît simplement la question “T’as pas 5 minutes ?” ainsi qu’un QR code.
Agathe sort son téléphone et le scanne. Ce simple geste va l’amener à changer de regard sur le monde de la rue et oser ‘aller vers’.

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300 000 personnes (au moins) concernées par l’exclusion sociale
La Fondation Abbé Pierre l’a récemment communiqué : il y a aujourd’hui près de 300 000 personnes sans domicile en France. Derrière ce chiffre - d’autant plus inquiétant qu’il a doublé depuis 2012 - ce sont des femmes et des hommes que l’on croise quotidiennement. Au-delà des conditions matérielles très précaires (logement, travail, ressources) ces personnes vivent l’exclusion sociale : leurs besoins de culture et de lien social ne sont pas comblés, signe d’une société dans laquelle tous n’ont pas le droit d’exister en relation avec autrui, où certains sont restreints au seul droit de survivre.
"L’exclusion sociale est une problématique globale qui résulte de l’absence ou du délitement des liens entre une personne et la société. Or la participation à la vie culturelle (pratique artistique, loisirs, possibilité de s’exprimer dans et d’agir sur l’espace public, pouvoir partager son histoire, etc.) fait partie de ces liens indispensables à nouer pour avoir accès à la dignité. [...] Les acteurs du social sont conscients de la valeur ajoutée de la culture à leur accompagnement. Malheureusement, les moyens dédiés dans les structures sociales sont à la fois insuffisants et irréguliers." explique la Fédération des Acteurs de la solidarité dans un rapport de Février 2018.
Les idées préconçues, le manque de temps, le fait de ne pas savoir comment faire, nous laissent penser qu’en tant qu’habitant, on ne peut pas y faire grand chose. Et pourtant, nous sommes tous en mesure d’agir pour lutter contre l’exclusion sociale : s’arrêter pour dire bonjour, prendre des nouvelles, considérer l’autre comme son égal ; c’est déjà reconnaître son existence. Dans les faits, "les personnes [exclues] préfèrent compter pour la société que compter sur la société" écrivait le sociologue Serge Paugam.
Le lien social, finalement c’est l’affaire de tous !
Aller vers ses voisins sans-domicile, participer à des activités entres personnes avec et sans domicile (repas partagés, ateliers de jardinage, atelier de théâtre, chorale…), c’est contribuer à créer une société plus inclusive qui reconnaît à chacun.e, quelle que soit sa situation, le droit d’exister et de contribuer.
A court terme, ces actions améliorent le quotidien des personnes sans domicile et apportent du pouvoir d’agir à tous. A long terme, elles font grandir notre capacité à vivre ensemble en paix, en reconnaissant et mettant à contribution chacun.e.s.
Le lien social, finalement, c’est l’affaire de tous.
Pour commencer à changer de regard sur le monde de la rue, et ainsi, agir à votre échelle pour construire une société plus inclusive, rendez-vous sur www.taspas5minutes.com

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