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"Aussitôt élu, le vainqueur croit l’être sans partage : son mandat ne saurait avoir de limites. Trop de maires, plutôt dans les villes où l’argent n’est pas rare, se comportent en tyranneaux, imposant à des majorités prosternées des choix qu’ils ont seuls inspirés. Le maire n’est plus seulement le premier : il est le maître et tout doit s’incliner quand il commande !"Eric de Montgolfier, ancien procureur

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Billet de blog 13 octobre 2025

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"Aussitôt élu, le vainqueur croit l’être sans partage : son mandat ne saurait avoir de limites. Trop de maires, plutôt dans les villes où l’argent n’est pas rare, se comportent en tyranneaux, imposant à des majorités prosternées des choix qu’ils ont seuls inspirés. Le maire n’est plus seulement le premier : il est le maître et tout doit s’incliner quand il commande !"Eric de Montgolfier, ancien procureur

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Vincent Jeanbrun, ministre de la ville qui a détruit sa ville

VJeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses de 2014 à 2024,  a systématiquement privilégié le béton au détriment de la nature et du patrimoine historique en usant de méthodes autoritaires et antidémocratiques.

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"Aussitôt élu, le vainqueur croit l’être sans partage : son mandat ne saurait avoir de limites. Trop de maires, plutôt dans les villes où l’argent n’est pas rare, se comportent en tyranneaux, imposant à des majorités prosternées des choix qu’ils ont seuls inspirés. Le maire n’est plus seulement le premier : il est le maître et tout doit s’incliner quand il commande !"Eric de Montgolfier, ancien procureur

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Vincent Jeanbrun, ministre de la ville  qui a détruit sa ville

VJeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses de 2014 à 2023,  a systématiquement privilégié le béton au détriment de la nature et du patrimoine historique en usant de méthodes autoritaires et antidémocratiques.

La destruction systématique des espaces verts

L'abattage du square Allende constitue l'acte le plus symbolique de cette politique destructrice. Le 7 décembre 2020, dès l'aube, Vincent Jeanbrun fait abattre les 45 arbres du square Allende, certains centenaires, qui constituaient l'écrin protecteur de la Roseraie. Cette opération s'est déroulée dans des conditions particulièrement brutales : intervention à 5 heures du matin sous surveillance policière renforcée (police municipale et nationale), barrage de la rue par un car municipal, et enlèvement par dépanneuses des voitures des riverains non prévenus.

Le square Allende faisait partie intégrante du projet paysager établi par Édouard André, le concepteur de la Roseraie. Ces arbres participaient à l'indispensable écosystème de protection des célèbres collections de roses : régulation des températures, hygrométrie, ombrage et maintien de la biodiversité. Leur destruction dénude et fragilise la Roseraie menaçant les collections historiques de roses.

La destruction du square Jouhaux précède cette hécatombe. En août 2019, Vincent Jeanbrun fait raser ce square historique aux arbres majestueux et protecteurs, remplaçant platanes, hêtres et tilleuls par du béton et des enrobés. 

Le projet "Cœur de ville" et ses logements de luxe

 Depuis 2014, V.Jeanbrun n’a cessé de vitupérer contre les logements sociaux qui seraient trop nombreux et de prôner la construction de logements de luxe sur la commune de l’Haÿ-les-Roses. Le projet immobilier privé  qu’il a imposé aux abords de la Roseraie prévoit la construction de 136 logements  de luxe et 2 300 m² de commerces à seulement 12 mètres du mur de la Roseraie. Cette opération de 12 000 m² imposée sans véritable concertation, ni concours d'architectes et d'urbanistes menace directement l'intégrité du Monument Historique. Les spécialistes ont alerté sur les conséquences écologiques désastreuses mais V.Jeanbrun s’est contenté de se moquer ouvertement d’eux lors de réunions publiques.

Une méthode autoritaire et antidémocratique

Vincent Jeanbrun procède systématiquement par fait accompli, anticipant les décisions de justice. Il fait abattre les arbres malgré les recours en cours au Conseil d'État, y compris celui déposé par le Conseil départemental du Val-de-Marne. Cette méthode révèle une gouvernance autoritaire qui fait peu de cas des procédures démocratiques et juridiques.

Il a utilisé des subterfuges pour contourner l'opposition : arrêtés d'élagage affichés discrètement alors qu'il s'agit d'abattages complets, interventions à l'aube pour éviter les protestations, déploiement de forces policières disproportionnées.

L'opposition citoyenne et institutionnelle

Face à cette politique, une forte mobilisation s'est organisée. La pétition "Sauvons la Roseraie" a recueilli des milliers de signatures. Les associations Aludhay, "Touche pas ma Roseraie", "L'Haÿ en Transition", et "Béton à tort" se sont mobilisées. Le Conseil départemental du Val-de-Marne a déposé des recours juridiques contre le projet.

Impact sur le bien-vivre

La politique de Vincent Jeanbrun est une politique de destruction systématique du cadre de vie et de l'identité de la ville. L'Haÿ-les-Roses qui tirait sa renommée de sa Roseraie historique, voit son patrimoine naturel et paysager sacrifié au profit d'opérations immobilières. La destruction des "derniers espaces verts publics de la commune" dans une ville où ils ne représentent déjà que 6,28% du territoire révèle une absence totale de vision environnementale.

Cette politique a créé une fracture profonde avec les habitants, comme en témoignent les multiples recours juridiques, les pétitions massives et les manifestations. Elle démontre que la proximité d'un élu avec ses administrés ne garantit nullement le respect de l'intérêt général, surtout quand des enjeux financiers et promotionnels entrent en jeu, comme le suggère l'enquête pour favoritisme ouverte contre Vincent Jeanbrun en 2022.

Le paradoxe tragique de Vincent Jeanbrun : créer une "grande place à vivre" devenue un "grand espace où tout est mort"

Le cas de Vincent Jeanbrun à L'Haÿ-les-Roses illustre le paradoxe d'un maire qui, sous prétexte de créer un "nouveau centre à vivre pour tous, avec une nouvelle grande place publique", a systématiquement éliminé tout ce qui faisait vivre son centre-ville. Cette transformation révèle une méconnaissance fondamentale de ce qui constitue l'âme d'une ville.

La disparition des éléments de vie populaire

Le manège "Au petit bonheur" était l'un de ces petits équipements qui donnaient une âme familiale au centre de L'Haÿ-les-Roses. Installé sur le square Salvador Allende, ce manège traditionnel offrait aux enfants et aux familles un point  de rencontre simple et accessible. Sa suppression s'inscrit dans la logique de "modernisation" de Vincent Jeanbrun, qui a privilégié l'esthétique lisse d'une place minérale aux animations spontanées et populaires.Le marchand de crêpes et autres commerces ambulants faisaient partie de cette économie de proximité qui crée du lien social et de la convivialité. Ces petits commerces, souvent tenus par des entrepreneurs locaux, participaient à l'animation naturelle de l'espace public. Leur disparition révèle une vision technocratique de l'urbanisme qui confond modernité avec aseptisation.

La destruction des arbres centenaires du square Allende représente l'acte le plus symbolique de cette mort programmée de la vie urbaine. Ces 45 arbres, dont certains centenaires, constituaient non seulement un écrin vert essentiel à la Roseraie mais aussi un cadre ombragé où les habitants pouvaient se retrouver. Leur abattage brutal, réalisé à l'aube sous protection policière, témoigne d'une méthode autoritaire qui fait peu de cas de l'attachement des habitants à leur cadre de vie.

Le paradoxe de la "revitalisation"

Vincent Jeanbrun a proclamé vouloir "redynamiser le cœur de la ville" et créer une "nouvelle vitalité commerciale". Pourtant, sa méthode a consisté à détruire les éléments existants de vitalité urbaine :

  • Suppression des espaces verts naturels remplacés par du minéral
  • Élimination des équipements populaires (manège, commerces ambulants)
  • Destruction des arbres qui créaient des espaces de fraîcheur et de repos
  • Remplacement d'un marché traditionnel accessible par un concept "haut de gamme" inadapté

Cette logique révèle une vision consumériste de la ville où la "revitalisation" passe par la création de surfaces commerciales plutôt que par l'amélioration du cadre de vie quotidien.

Un espace où "tout est mort"

Le résultat de cette politique est saisissant : là où existait une forme de vie urbaine imparfaite mais authentique, s'étend désormais un espace détruit, comme bombardé,  privé de son écrin végétal et de ses animations spontanées. La solution apportée par Vincent Jeanbrun a achevé de tuer ce qui subsistait de vie urbaine.

Cette transformation montre comment une vision technocratique de l'urbanisme peut aboutir au résultat inverse de ses intentions affichées. En voulant créer une "grande place à vivre", Vincent Jeanbrun a produit un "grand espace où tout est mort", démontrant que la vitalité urbaine ne se décrète pas mais se cultive patiemment en préservant et en enrichissant les éléments existants qui font le charme et l'animation d'une ville

Vincent Jeanbrun : l'antithèse parfaite entre promesses électorales et réalisations

L'exemple de Vincent Jeanbrun à L'Haÿ-les-Roses constitue un cas d'école particulièrement saisissant de la contradiction absolue entre les slogans de campagne et la réalité des réalisations. Ses promesses électorales, incarnées par des formules marketing séduisantes, ont produit exactement l'inverse de ce qui était annoncé aux électeurs.

"Plus belle l'Haÿ" : le slogan devenu antiphrase

Le slogan "Plus belle l'Haÿ" constituait la signature de l'équipe municipale de Vincent Jeanbrun depuis 2014. Cette formule, utilisée comme nom de sa liste électorale et déclinée dans toute sa communication, promettait un embellissement de la ville. La réalité révèle un résultat diamétralement opposé. VJeanbrun a détruit  les éléments qui faisaient son charme. L'abattage des 45 arbres centenaires du square Allende, la destruction du square Jouhaux et l'élimination des animations populaires ont créé un paysage urbain désolé, à l'opposé de la "beauté" promise.

"La grande place à vivre" : devenue un désert minéral

La promesse d'une "grande place à vivre" constituait l'argument central du projet de Vincent Jeanbrun. Cette "place de 5000 m²" devait incarner la convivialité et l'animation du nouveau centre-ville. Le contraste est saisissant : là où existaient des arbres centenaires offrant ombrage et fraîcheur, un manège pour les enfants, des commerces ambulants créant de l'animation, s'étend désormais une vaste surface minérale glaciale en hiver, étouffante en été. Les témoignages d'habitants évoquent un espace où "il n'y a rien", confirmant que la "place à vivre" promise est devenue un "grand espace où tout est mort".

"Le projet qui protège et valorise la Roseraie" : l'exact contraire

Vincent Jeanbrun n'a cessé de présenter son projet comme protégeant et valorisant la Roseraie. Dans ses communications officielles, il affirme que "le nouveau Cœur de Ville s'inscrit dans une démarche de valorisation de la Roseraie et de son parc". Cette présentation constitue un mensonge par inversion totale des faits. Cette imposture doit être déconstruite. La destruction du bouclier vert de la Roseraie et la construction d'une résidence de luxe exclusivement privée, qui surplombe,  condamne le chef d'œuvre".

La réalité des faits révèle que Vincent Jeanbrun a :

  • Détruit l'écrin protecteur de la Roseraie (square Allende)
  • Autorisé la construction d'immeubles à 12 mètres du monument historique
  • Exposé les collections aux vents et à la pollution
  • Créé un îlot de chaleur urbain néfaste aux roses anciennes

L'opposition entre le discours et la réalité atteint ici son paroxysme : ce qui était présenté comme une "protection" constitue en fait la plus grave menace que la Roseraie ait connue depuis sa création.

"La Halle aux saveurs" : l'échec commercial cuisant

La "Halle aux Saveurs", inaugurée en grande pompe, devait symboliser le renouveau commercial du centre-ville. Vincent Jeanbrun la présentait comme un "véritable lieu de convivialité" avec des "produits du terroir et de qualité". Cette réalisation phare de sa mandature s'est révélée être un échec retentissant.

Dès fin 2022, la plupart des commerces avaient fermé, incapables de supporter les coûts d'exploitation. En janvier 2023, la municipalité a dû reprendre la gestion directe du marché et abandonner le concept initial pour revenir à un marché traditionnel deux matinées par semaine. Cette volte-face révèle l'inadéquation totale entre les promesses marketing et les besoins réels des habitants.

"L'Haÿ la ville morte" : l'aboutissement logique

Ces échecs cumulés ont conduit à une transformation dramatique de L'Haÿ-les-Roses. Les témoignages recueillis lors des émeutes de 2023 révèlent l'état de la ville après dix ans de mandature Jeanbrun. De jeunes habitants dénoncent : "Vous pouvez voir ici, il n'y a rien, il n'y a rien pour nous".

Cette situation contraste violemment avec les promesses initiales. Vincent Jeanbrun promettait « d'avancer pour bâtir une ville où il fait bon vivre », mais ses réalisations ont produit une ville vidée de sa substance, où les espaces de vie ont été remplacés par du béton et où l'animation spontanée a disparu.

Le chaos mental : la propagande pour masquer l'échec

Face à l'évidence de ses échecs, Vincent Jeanbrun a développé ce qu’on peut appeler un "chaos mental" : "une propagande envahissante que les citoyens paient eux-mêmes avec leurs impôts". Cette stratégie consiste à barbouiller tout ce chaos écologique d'une confiture de mots dont on inverse le sens par rapport à ce qu'on a fait.

Ainsi, l'abattage des arbres centenaires devient le  "nettoyage d'un accessoire de parking". La destruction d'espaces verts devient de la "végétalisation". La menace sur la Roseraie devient sa "protection". Cette inversion systémique du langage révèle une méthode de gouvernance qui consiste à nier la réalité par la manipulation sémantique.

L'hypocrisie révélatrice du think tank "Urbanités"

Le comble de cette contradiction apparaît en juin 2025 avec le lancement par Vincent Jeanbrun de son think tank "Urbanités" sur "l'écologie de la preuve". Celui qui a systématiquement détruit la nature en ville se présente désormais comme un expert de l'écologie urbaine.

Cette démarche révèle une absence totale d'autocritique et une capacité remarquable à reformater sa communication sans jamais reconnaître ses échecs. Vincent Jeanbrun illustre ainsi parfaitement le profil de l'élu déconnecté de la réalité de ses actes, capable de transformer ses destructions en "avancées écologiques".

Un cas d'école de la mystification électorale

L'exemple de Vincent Jeanbrun démontre comment un maire peut systématiquement trahir ses promesses électorales tout en maintenant un discours de justification. Chacun de ses slogans de campagne a produit exactement l'inverse de ce qui était promis :

  • "Plus belle l'Haÿ" → L'Haÿ défigurée
  • "Grande place à vivre" → Grand espace mort
  • "Protéger la Roseraie" → Détruire son écrin protecteur
  • "Halle aux saveurs" → Échec commercial
  • "Ville où il fait bon vivre" → Ville vidée de vie

Cette inversion systématique révèle une méthode politique qui consiste à promettre aux électeurs exactement le contraire de ce que l'on compte réaliser, tout en développant une communication sophistiquée pour masquer les échecs. Le cas Jeanbrun constitue ainsi un manuel pratique de la mystification électorale appliquée à l'urbanisme municipal.

Aujourd’hui, VJeanbrun  hurle pour impressionner,  s'imposer et se faire nommer ministre 

La justice qui connait VJeanbrun ne s’est pas laissée impressionner, elle. A chacun des procès en diffamation qu’il a intentés, il a été débouté et condamné. Dans le dernier en date, le tribunal de Paris vient de le condamner pour procédure abusive à :
-4.000 € au titre de l’article 472 du Code de procédure pénal

- 1000€ au titre de l’article 800-2 du Code de procédure pénal.

 V.Jeanbrun fait par ailleurs l’objet de deux plaintes Anticor,  dont l’une pour détournement de fonds public, prise illégale d’intérêt et favoritisme.

C’est du sérieux.  Ses hurlements n’y changeront rien.

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