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Billet de blog 30 septembre 2022

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L'entraide ou le néant

Face à la tétanie provoquée par les catastrophes à venir, seule l'action peut nous aider à sortir la tête de l'eau. Plus qu'une chose à faire : convaincre, convaincre et encore convaincre, jusqu'à ce qu'une majorité d'entre nous soient convaincus qu'il faut laisser ce système sinistre derrière nous.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cet été j’ai sillonné la France à bicyclette. J’ai été constamment émerveillé par la beauté de ses paysages. Et attristé devant leur dégradation manifeste. J’ai vu nos montagnes mises à nues, privées des glaciers qui les ont forgées. Les neiges éternelles qui les recouvraient sont grisâtres quand elles n’ont pas encore fondu. Nos vallées sont asséchées, orphelines des cours d’eau qui les ont forgées. Nos prairies assoiffées sont jaunes quand elles ne sont pas recouvertes de plastique. Nos forêts sont cramées, brulées par les incendies incessants face auxquels nous sommes impuissants. Nos plages sont recouvertes d’algues toxiques qui nous empêchent d’en profiter. Les tempêtes violentes se multiplient autour d’une Méditerranée devenue trop chaude…

La réalité du changement climatique nous a frappés de plein fouet et rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir traversé l’été sans s’en apercevoir. Si la dégradation des paysages naturels est attristante, ce n’est pourtant qu’un grain de sable à côté de la montagne de détresse humaine causée par cette situation. La détresse du berger qui la mort dans l’âme envoie ses brebis affamées à l’abattoir car elles n’ont plus d’herbe à petre dans son champ. Celle de la famille qui voit sa maison partir en fumée. Celle du vacancier qui emmène ses enfants à la mer mais s’en voit interdire l’accès par des vapeurs toxiques. Celle du maçon qui soulève des pierres par 40 degrés. Celle du guide de montagne qui ne peut plus exercer son métier devenu trop risqué. Celle de l’employé du nucléaire contraint d’arrêter la centrale par le trop faible débit du fleuve. Celle du triathlete qui voit l’épreuve de natation annulée à cause de la pollution de l’eau. Celle du pompier qui laisse sa vie dans les flammes. Celle du papi qui ne peut plus arroser son jardin et regarde ses plantes dépérir. Celle du touriste qui voit une marre boueuse là où il devait trouver un lac. Celle des vieillards qui passent leur dernier été cloîtrés chez eux pour se protéger de la chaleur. Celle du cuistot qui n’a plus de moutarde pour sa vinaigrette. Celle de l’artisan dont la boutique est inondée. Celle du policier réduit à contrôler comment on utilise l’eau. Celle du maraîcher dont les tomates ne poussent plus aussi bien …

Ce n’est pas la planète qui est en péril. C’est nous, notre civilisation, notre culture et nos traditions. C’est notre bonheur et notre vivre ensemble qui sont menacés. Parler d’écologie, ce n’est pas être extrémiste, dogmatique ou que sais-je encore. C’est simplement se préoccuper de notre bien être et de notre cohésion en tant que peuple. Aujourd’hui les solutions pour affronter le défi du dérèglement climatique existent et sont accessibles à tous. Il s’agit d’en finir avec un système qui nous a indubitablement apporté beaucoup de confort mais nous a plongé dans cette sacrée galère.

Ce qui manque ne sont pas les solutions, mais l’adhésion de la population à celles-ci. Rien ni personne ne nous tirera d’affaire tant que nous n’avons pas collectivement pris la décision de nous sauver. C’est le grand défi des années qui arrivent : convaincre les gens de retirer leurs mains du feu. Ça paraît simple dit comme ça mais c’est pourtant ce qu’on échoue à faire depuis 30 ans. Par manque de méthode, par manque de moyens face à ceux qui ont intérêt à ce que rien ne bouge, par malchance ou par naïveté parfois…

Il est si frustrant de nous observer nous déchirer les uns les autres qu’on perd facilement espoir. Mais il n’est jamais trop tard. Car l’humanité est tellement puissante lorsque nous marchons tous dans la même direction que rien ne nous arrêtera une fois lancés. En marche !

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