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Billet de blog 5 septembre 2011

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Prison ou école? Le choix du gouvernement

Victor Hugo disait qu'ouvrir une école, c'était fermer une prison. Aujourd'hui, notre président de la République ouvre des prisons et pour faire bonne mesure ferme des écoles.Malgré le tollé quasi général - exceptons les godillots de l'UMP - il persiste dans le décervelage des générations. Primaire, collèges, lycées, universités, tout est sabré.

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Victor Hugo disait qu'ouvrir une école, c'était fermer une prison. Aujourd'hui, notre président de la République ouvre des prisons et pour faire bonne mesure ferme des écoles.

Malgré le tollé quasi général - exceptons les godillots de l'UMP - il persiste dans le décervelage des générations. Primaire, collèges, lycées, universités, tout est sabré. Les services rectoraux ont placé tous leurs titulaires, et ils tentent de boucher les trous : il y en a partout. Les disciplines les plus gourmandes en heures ont été souvent rabotées en dessous du plancher : quatre heures de français parfois en collège au lieu des cinq réglementaires. Il va bientôt falloir envoyer nos enfants au Maroc où, même dans les austères établissements nationaux, le programme en prévoit quatre « au moins », alors que le français y est considéré comme une langue vivante et non comme la langue véhiculaire. Les dames des rectorats font ce qu'on leur dit de faire : elle placent d'abord dans les établissements les contractuels en garantie de réemploi, puis les Maîtres Auxiliaires. Ces personnels étaient censés assurer les suppléances, mais il est désormais clair que celles-ci ne pourront être couvertes. Plus grave, des enseignements à l'année ne pourront pas être assurés : c'est le cas du latin. Le CAPES de Lettres Classiques a été supprimé, et la dernière génération de profs de la discipline part à la retraite, ou travaille à temps partiel. Ainsi, de petits groupements de six ou neuf heures restent vacants, et le resteront toute l'année faute de profs. Une façon pour les rectorats de faire des économies.

Les rodomontades du ministre ne convainquent personne : nos enfants sont sacrifiés, immolés sur l'autel de l'argent roi. Les conséquences sont manifestes et tragiques, mais elles ne seront patentes que dans quelques années. D'ici là, les oligarchies financières et les princes qui aujourd'hui nous gouvernent auront tiré leur épingle du jeu et mis l'argent dans leur poche. Quousque tandem abutere...


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