DECES DE LA DAME DE FER

On l'appelait 'Maggie', ou bien 'Mrs. T'; nous l'appelions 'Mrs No'. Margaret Thatcher, l'ancien Premier ministre britannique de 1979 à 1990, est décédée lundi à Londres à l'âge de 87 ans, d'une attaque. 'C'est avec une grande tristesse que Mark et Carol Thatcher annoncent que leur mère, la baronne Thatcher, est morte paisiblement ce matin, à la suite d'une attaque', a déclaré son porte-parole Lord Tim Bell. La reine, laconiquement, s'est déclarée 'attristée'... Personnalité dominante du XXe siècle qui a transfiguré mais aussi profondément divisé son pays, la «dame de fer» a passé les dix dernières années de sa vie dans l'ombre, diminuée par la maladie. Hier soir au JT de la 2, quelques reportages étaient plus que parlants. Des personnes l'avaient appréciée car elle avait redressé l'économie du pays, provoquant en partie, avec la complicité de R. Reagan, les retombées monétaires de la crise mondiale. D'autres naturellement l'ont moins encensée, certainement les parents des soldats morts pendant la guerre des Malouines, tandis que le Prince Phillip, qui ne brille certes pas par son intelligence ni son à-propos s'apitoyait sur le sort des baleines touchées par cette guerre stupide dans un reportage que pouvaient voir les parents des soldats tués. Un anglais interrogé dans la rue, répondait au journaliste, ' Je regrette seulement qu'elle ne soit pas morte 50 ans plus tôt'. Reste comme un symbole, cette mauvaise vidéo-clip que j'ai transformée en MP3, pour la mettre au cœur de ce post. Cette ballade à la gloire de Bobby Sands, est emblématique de tout le règne de Thatcher. Sans doute a-t-elle voulu redresser son pays, et s'y est si bien employée qu'elle a en partie réussi, isolant davantage encore le Royaume Uni, du reste de l'Europe. Mais que de sang versé par elle, que de conflits non résolus, ou écrasés dans la violence de sa répression. Elle a choisi le camp du libéralisme à outrance, et certes le Royaume Uni est devenu en ce temps de crise un refuge pour les chômeurs européens. Mais elle a érigé des barrières encore plus hautes autour de son île, autant qu'il était possible de le faire, et surtout ne lui pardonnera-t-on jamais sa gestion intransigeante des luttes syndicales et du conflit avec l'IRA.