(extrait du site internet d'infos "in.gr" - traduction maison)
"En dépit de la baisse importante du coût du travail (8%) durant la période 2010-2012, il est prévu que le taux de chômage enregistré atteigne, fin 2013, 29% (c’est-à-dire que le nombre de chômeurs dépasse 1.400.000), tandis que le chômage réel dépasserait les 34%.
Et tandis que le chômage revient à des taux des années 1950, le pouvoir d’achat des bas salaires régresse au niveau des années 1978-1979.
Ces prévisions négatives sont contenues dans le rapport annuel de l’Instut de l’Emploi de la GSEE/ADEDY (Union des Confédérations Syndicales des secteurs privé et public, ndlt) présenté jeudi à Salonique.
Ces estimations sont rendues publiques peu de temps après les propositions choc de la Troïka sur l’emploi, réclamant une dérégulation plus poussée du marché du travail et une nouvelle baisse des salaires pour permettre une amélioration de la compétitivité et relancer l’emploi.
Et ce, même si la Grèce, au cours des cinq dernières années, et malgré les douloureux changements opérés dans le monde du travail, a reculé de 30 places dans le classement mondial de la compétitivité.
Les données concernant le pouvoir d’achat des salariés rémunérés au SMIC sont choquantes : selon l’étude, ce pouvoir d’achat a régressé au niveau des années 1978-1979, tandis que le pouvoir d’achat des revenus moyens se situerait au niveau des années 1980.
Les salariés Hellènes ont perçu en moyenne, l’an dernier, des rémunérations de 25.470 euros ; on attend un nouveau recul en 2013. Durant les prochaines années, on prévoit un recul les ramenant entre 15.000 et 17.000 euros, c’est –à-dire aux niveaux moyens de rémunérations d’Estonie et de Croatie.
Les prévisions portant sur la situation financière des Caisses d’Assurance Maladie et de Retraite ne sont guère moins dramatiques.
La baisse des salaires et l’augmentation du chômage ont eu des répercussions négatives sur les recettes des caisses qui accusent une baisse de 9,5 milliards d’euros par an.
Dans le même temps, les caisses subissent un manque à gagner d’environ 8 milliards d’euros du fait du travail au noir et de la généralisation des formes de travail assouplies (travail à temps partiel etc)
A également contribué au creusement du déficit de recettes des Caisses leur participation au processus de décote (HAIRCUT) de la dette grecque (PSI) qui, selon les données fournies par la Banque Nationale de Grèce, leur a coûté au moins 8,5 milliards d’euros, tandis que les pertes totales des caisses d’assurance, sur la base de la valeur actuelle des titres que ces caisses ont conservés, dépassent les 12 milliards d’euros."
Je complète:
- un peu plus de 9 millions d'assurés à la Caisse Unifiée des Assurances (Organisme Nationale de Prestation de Services de Santé, EOPYY) ne bénéficient plus du tiers payant ni pour les médicaments (les pharmaciens réclament toujours le paiement des sommes dues par l'EOPYY pour les trois derniers mois), ni pour les visites médicales (les médecins conventionnés se trouvent dans une situation financière comparable). Si l'on veut se faire ausculter, suivre un traitement (et ce que l'on soit atteint d'un rhume, de rhumatismes, d'Alzheimer, d'un cancer, de SIDA...) ON PAYE TOUT. Plus personne n'oserait avancer que ces sommes seront un jour remboursées aux assurés sociaux qui, pour l'instant, sont priés de casquer à la place de l'Etat.
- les écoles font leur rentrée avec des déficits énormes en personnels enseignants et d'encadrement, en matériel (livres, mobilier...), dans des locaux dont on sait d'ores et déjà qu'ils ne seront pas chauffés cet hiver. La DEH (l'équivalent de EDF) a coupé le courant à deux écoles primaires en raison de l'importance des sommes dues. Il s'agit peut-être d'une gaffe... mais qui en dit long, de toute façon, sur la jungle ambiante.
- On prévoit l'imposition d'une "taxe sur l'habitation privée", en fait... un nouvel impôt sur la propriété qui équivat à un loyer... pour les propriétaires.
Ces chiffres concernent des personnes, des enfants, des vieux, des couples qui ne vivent pas ensemble faute de pouvoir se payer le luxe de s'aimer, des rêves cassés et de nouveaux cauchemars rampants.
On voit s'organiser "spontanément", un peu partout, des collectes de matériel scolaire pour les élèves ne pouvant même pas se payer le nécessaire pour démarrer l'école du bon pied. Ici, l'allocation de rentrée n'existe pas, pas plus que les allocations familiales, d'ailleurs (ça n'a jamais existé).
Du côté des réactions... il n'est pas un seul secteur de la société qui ne soit touché; et les réactions sont multiples: des syndicalistes policiers bloquent l'école des MAT (équivalents des CRS français), des retraités occupent le ministère de la santé, les médecins conventionnés résilient les accords et ne consulteront que si la consultation leur est réglée par les assurés, les professeurs des écoles, des collèges et des lycées annoncent des grèves dès mardi 12 (lendemain de la rentrée scolaire en Grèce), de même que les personnels universitaires, ... les transports, le métro, le tram, etc etc etc...
Pendant ce temps-là, l'Aube Dorée des néo-nazi gagne un point d'intentions de vote (le sondage est aussi crédible qu'il se peut) et est créditée de ...9,5 %, tous les autres partis chutant ou stagnant (sauf l'extrême gauche, à environ 1%).
Les Pakistanais se font casser la gueule parce qu'ils sont Pakistanais,
La femme d'un pope le fait assassiner par son amant... ça, ça nous occupe fort!!!!
Bref, rien de nouveau du côté des Hellènes...