Sahzad Loukman, 27 ans
assassiné hier à 3h20 du matin, en pleine ville d'Athènes, par deux motards qui ont déclaré après leur interpellation "qu'il leur avait bloqué le passage avec son vélo". L'un deux lui a porté un coup mortel à la poitrine avec un cran d'arrêt. Ils ont fui, mais un témoin avait eu le temps de noter leur plaque d'immatriculation.
L'article qui suit, signé de Théophile Doumanis, est paru sur le site grec "LIFO". J'en livre ici ma traduction.
L’histoire de l’émigré assassiné de sang froid.
Le journal Eleftherotypia publie aujourd’hui l’histoire de l’émigré Sahzat Loukman, victime d’une attaque raciste et assassiné de façon sauvage hier au point du jour à Pétralona.
Il est né en 1986 et il est venu en Grèce il y a six ans. Il habitait à Péristéri (ndlt : un quartier très populaire au sud d’Athènes) et il se rendait tous les jours, effectuant à l’aube un parcours d’une heure à vélo, à Pétralona. Il chargeait et déchargeait des oranges sur le marché pour un salaire journalier de 20 euros. Il envoyait une partie de cet argent à ses sœurs, au Pakistan, pour qu’elles puissent se marier. Les membres de sa famille avec lesquels il partageait une chambre à Péristéri l’ont cherché hier au travail et ont récolté la réponse suivante : « Aujourd’hui il ne s’est pas présenté ». Il résidait légalement en Grèce. « Il avait obtenu une carte rose, de séjour provisoire. Depuis le mois dernier, il travaillait sur le marché. Avant, il était gardien dans une usine à Aspropyrgos. L’usine a fermé », raconte son colocataire, Omar, 25 ans. « Il n’avait pas la vie facile. Il avait huit frères et sœurs. Il gagnait 20 euros par jour et il les envoyait au Pakistan pour que ses sœurs se marient. Il disait souvent qu’il n’arriverait jamais à fonder lui-même une famille et à vivre humainement », dit Omar au journal. Le jeune homme de 27 ans a été assassiné, selon la police, rue Trion Ierarchon par deux Grecs qui se déplaçaient en mobylette et ont été arrêté place Syntagma, sur le témoignage d’un chauffeur de taxi. Conformément à tout ce qui a été publié sur le sujet, ont été trouvés sur eux deux crans d’arrêt et ils avaient retiré la plaque d’immatriculation de leur mobylette, qu’ils avaient cachée sous la selle. Au domicile de l’un d’eux les policiers ont trouvé des crans d’arrêt, des battes, des balles et des prospectus de l’Aube Dorée intitulés « pourquoi voter Aube Dorée », ainsi que des photographies de Nikos Michaloliakos (ndlt : le leader d’Aube Dorée). Conformément aux publications, les deux prévenus avaient été arrêtés par le passé pour vol de vêtements de marques d’un magasin et avaient également été interpellés et amenés au poste d’Omonoia (ndlt : centre d’Athènes) pour mouvements et comportements suspects. Sur le site de la police sont mentionnés tous les objets trouvés aux domiciles respectifs des auteurs du crime : trois (3) crans d’arrêt, un (1) canif, une (1) lame noire à manche spécial, un (1) pistolet à air comprimé, un (1) poing américain, une grande quantité de balles métalliques, deux (2) balles de fusil de guerre, deux (2) battes de bois, un (1) lance-pierres. Au domicile du jeune homme de 25 ans ont été retrouvés cinquante (50) prospectus de campagne électorale d’un parti politique. Les personnes interpellées, déjà enregistrées pour vol, ont été conduites devant le Juge d’Instruction d’Athènes.
Prise de position d’Amnesty International : « Il ne s’agit pas d’un fait isolé ».
« Cette attaque ne constitue pas un fait isolé. Depuis un an, nous avons constaté une augmentation forte des attaques à mobiles racistes » déclare Marek Marcinski, directeur du Programme d’Amnesty International pour l’Europe et l’Asie Centrale.
Sur la Toile, un débat s’est ouvert parmi les internautes qui se demandent si la police publiera sur son site des photographies et des données concernant les auteurs afin de constater leur implication éventuelle dans d’autres incidents à caractère raciste.
(fin de la traduction).
voilà.
sur la chaîne Skaï (inféodée à la Troïka, au gouvernement et bien sûr à Dendias, notre génial Ministre de la "protection du citoyen" (celui qui baptise les opérations coups de balai contre les immigrés "Zeus Xénios" -du nom du Dieu de l'hospitalité!), on parle d''un Pakistanais qui succombe dans la rue".
sur NET (chaîne publique, oui, publique, du peuple, quoi...), "un Pakistanais a perdu la vie à Athènes ce matin lors d'une rixe. Au domicile des personnes interpellées, on a retrouvé des prospectus d'un parti politique".
Conclusion: faites gaffe de bien garder votre vie auprès de vous, elle se perd facilement, surtout si vous êtes Pakistanais.
Quand l'"Aube Dorée" devient un "parti politique" (non nommé, un peu générique, en somme)...