Etrange photo que celle d’Olivier Lejeune hier pour Le Parisien et on ne s’étonnera pas que le site de l’Elysée n’en fasse pas état.
Un quasi monochrome, deux taches noires sur fond de pavé grisâtres.
Composition fascinante : les deux personnages, de dos, n’occupent qu’une fraction restreinte de l’espace, ils s’inscrivent dans une diagonale partant du bas à droite de l’image, dans un mouvement inverse à celui de la lecture spontanée, conclusion immédiate : ces deux types en manteau sombre fuient, partent, s’en vont, nous quittent. Le petit, devant, conduit la marche mais ses yeux fixent le sol, à part les pavés il ne peut rien voir, rien envisager, rien anticiper, plus d’avenir. L’autre, le plus grand, la tête enfoncée dans le cou (geste inconscient de soumission ?), a les yeux rivés aux talons curieusement surdimensionnés du meneur, il le suit aveuglément. Curieux ballet que celui de ces fuyards, leurs jambes avancent, curieusement parallèles, le meneur balance les bras, pantin mécanique, le suiveur traîne la patte, manque d’entrain, tandis que l’autre semble encore vouloir mener la cadence. Jusqu’à quand ?
Et dans le hors-champ, derrière eux, les forçant à cette fuite encore maîtrisée mais peut-être plus pour longtemps, qui ? Nous ?
L’image est là : http://www.leparisien.fr/images/2010/11/09/1142674_sarko2.jpg. Ne sachant quel est le régime des droits, je préfère renvoyer au site.