Madame Trierweiler, vous refusez à juste titre le terme de « première dame », vous affirmez la volonté louable de garder indépendance et autonomie, mais il n’a pas dû vous échapper malgré tout que vous viviez avec notre nouveau Président de la République, issu du parti socialiste et élu à ce titre.
Ce parti a des règles, parmi elles, celle qui veut qu’au deuxième tour d’une élection le candidat de gauche le moins bien placé se désiste pour celui qui est arrivé en tête. Vous avez été journaliste politique pendant des années, vous ne pouvez ignorer cette règle, vous savez donc que monsieur Falorni doit s’effacer devant madame Royal, arrivée en tête, candidate femme dans une circonscription réservée à une femme, présidente de la région où se trouve La Rochelle. Vous savez cela et pourtant vous vous autorisez à poster sur votre compte Twitter un message de soutien à Monsieur Falorni dont on comprend, à force de l’entendre, qu’il est surtout motivé par le fait que, depuis longtemps, il n’aime pas madame Royal, argument fort politique on en conviendra.
Avez-vous réfléchi une seconde aux conséquences de votre message envoyé le jour même où la secrétaire du PS vient soutenir Ségolène Royal? Elles seront catastrophiques pour François Hollande qui sera, au choix, considéré comme dominé par sa compagne, traité de menteur puisqu’il a affirmé par écrit soutenir madame Royal, accusé de jouer en douce contre son propre parti. Elles nuiront aussi au PS, comment faire bloc autour de sa candidate quand, de l’Elysée même, arrive le contre ordre ? Déjà l’UMP se réjouit et c’est de bonne guerre, vous leur fournissez gratis des arguments destructeurs. Déjà, autour de moi, on se demande si on a bien fait de voter Hollande et on s’interroge sur le vote de dimanche prochain. Déjà se reconstituent les clans que l’on pouvait espérer en veilleuse au moins le temps de la campagne électorale.
Vous n’êtes pas sotte au point de croire que vos messages sont dépourvus de sens politique, vous pouviez donc imaginer que celui que vous avez adressé à monsieur Falorni serait commenté, disséqué, instrumentalisé. J’ajoute que, s’il y a une personne en France sur laquelle vous devez vous abstenir de donner votre avis, c’est bien madame Royal, pour des raisons évidentes. Avec ce tweet, vous apparaissez à la fois sans le moindre sens politique, sans cœur (avez-vous, vous qui parlez sans cesse de vos trois fils, pensé une seconde aux enfants Hollande/Royal ?), sans la plus petite once de contrôle sur votre surmoi, juste emportée par vos sentiments et, peut-être, votre proximité avec madame Jospin.
Votre message est le premier faux pas de François Hollande, y avez-vous seulement réfléchi avant pianoter sur votre téléphone ?