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Billet de blog 15 février 2012

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« J’suis candidat », ou le Président qui massacre le Français.

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Quand un élève de CM2  dit « j’suis »,  son enseignant le reprend et lui explique qu’on dit « je suis » si l'on veut parler un langage châtié et qu’on s’adresse à un auditoire que l’on respecte. Ce soir, j’espère que les petits écoliers de France auront été écartés du poste de télévision, sinon ils auront entendu le Président de leur pays démarrer son intervention par un « Oui j’suis candidat »  du plus bel effet. Curieusement d’ailleurs,  les commentateurs (même Médiapart qui pourtant pointe d’autres phrases bancales), quand ils rapportent les propos présidentiels ne font pas la faute, ne la relèvent même pas.  Le candidat nouveau nous a pourtant gratifiés ensuite d’un « droite cont’gauche » tout aussi relâché dans  la prononciation,  puis d’un j’ai « b’soin », pour enfin résumer son propos par un magnifique : « eh ben j’suis candidat »,  il ne manquait que le « m’sieurs dames » ! Même laisser aller dans  l’usage des négations, comme ce « on peut pas tout faire ».  En somme, s’il avait mis un costume propre et une cravate sombre pour faire sérieux, le premier personnage du pays n’avait même pas pris la peine de soigner son langage pour s’adresser à ses administrés, nous ne méritons pas tant d’égards au fond…. C’est pourtant le même homme qui exige des autres un grand respect de notre langue puisqu’il a  imposé un examen pour l’obtention de  la nationalité française. Incapable donc de s’imposer la discipline qu’il prescrit, incapable de cacher le mépris que lui inspire en vérité ce peuple dont il se gargarise à longueur de discours.Et  l’inconscient du candidat a vraiment pris le dessus en fin d’émission quand il a conclu son propos par une faute de Français qui, du coup, a pris un sens terrifiant : « chaque fois qu’y aura blocage je f’rai trancher le peuple français », en somme il a au moins été clair, notre avenir, si nous votons Sarkozy,  sera d’être dépecés.

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