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Je regarde une vidéo de Saleh Al-Jafarawi, journaliste palestinien de Gaza, que des milices semble-t-il payées par Israël ont assassiné le dimanche 12 octobre dernier. Dans les premiers temps du génocide, en plein cœur du chaos, on le voit faire rire un tout-petit.
Du samedi 11 au dimanche 12 octobre, j’ai passé presque 24h avec une famille exilée rencontrée dans le train.
Après les avoir installés dans un espace à quatre plutôt que de les laisser mal assis entre deux wagons avec leurs deux chouchous et tous leurs bagages, avoir demandé aux personnes qui s'y trouvaient de bien vouloir s'asseoir à d'autres places et déplacé elle-même tous les sacs et valises de la famille (on lui est venu en aide avec le passager d'en face), la contrôleuse lance, sourire aux lèvres, « Allez, au travail maintenant ! » et s’éclipse.
La petite fait le clown, regarde partout avec des yeux grands ouverts, fait la causette avec des gestes si expressifs pour son âge qu’ils m’impressionnent, sourit et rit tant qu'elle peut. J'entre dans sa conversation.
Après quelques échanges de regards et de sourires avec sa mère, on commence à parler.
Anouar* est palestinien, Meriem* est yéménite. Leur première fille, Nour*, âgée d’un an, est née en Grèce où ils sont restés deux ans sous le statut de réfugié.es. Ils ont dû partir alors qu'ils s'y plaisaient parce que la situation économique du pays ne leur permet pas d'y vivre. Ils ont ensuite passé quelques mois en Allemagne où leur seconde fille, Widad*, aujourd'hui âgée de trois mois, est née, et sont arrivés ce samedi en France.
Nour, très rapidement, vient dans mes bras et sur mes genoux. Elle me regarde fixement de ses grands et beaux yeux noirs, et sourit.
Je vois Meriem piquer du nez. Anouar, lui, est déjà plongé dans le sommeil. Elle m'explique qu'ils n'ont pas dormi depuis deux jours. Je lui propose de se reposer pendant que je m'occupe de la pitchoune. Elle me la laisse le temps d'aller se passer de l'eau sur le visage.
Et puis elle dort un peu. Un peu.
Je continue à jouer avec Nour, radieuse enfant.
A l'arrivée du train à Paris, il est environ 18h. La poussette deux places côte à côte bloque la porte donnant sur le quai. Des gens commencent à râler. Je l’enjambe pour descendre sur le quai et la sors depuis l'extérieur. On me la tend, puis on continue son chemin, sans plus d'aide pour le reste, ni de merci.
Une fois sur le quai, je laisse mon numéro de téléphone à Anouar et Meriem en leur disant de me contacter en cas de besoin. Et puis je me demande comment ils vont avancer avec tout ça. Je vais voir s'il y a des caddies pour bagages volumineux, on me répond que c'est interdit depuis que des gens les ont jetés sur les voies. On se répartit les charges avec Anouar (plutôt 2/3 pour lui et 1/3 pour moi), pendant que Meriem s'occupe de la poussette.
Sortis de la gare, posés à un arrêt de bus, je m'assure qu'ils savent où aller. Anouar me répond qu'un ami doit venir mais il ne répond pas, sans doute qu'il travaille. On lui envoie un autre numéro, qu’on appelle avec mon portable : numéro non attribué.
Il me dit qu’il faut qu’ils aillent à l' « immigration office » [1] pour qu’on prenne leurs empreintes et qu’on les loge dans ces « state hotel » (c'est-à-dire les centres d'hébergement d'urgence de l'Etat). Je lui dis qu’on est samedi soir, que l’office est fermé, que sans doute personne ne va répondre. Je pense surtout que ce n’est pas si automatique. J’ai travaillé auprès de personnes en situation d'exil et j'ai été bénévole à la Cimade [2], je sais que toute procédure administrative liée à l’immigration est compliquée et prend du temps. Et puis je connais la France.
Il me dit qu’il doit juste parler avec la police qui les emmènera là-bas. Entre surprise et méfiance, je lui dis que je n’ai pas tellement confiance dans la police. Il comprend, mais c’est ce qu’il doit faire, dit-il. On laisse Meriem avec les enfants et les bagages et on se met en quête d’un.e agent.e. Et on n’en trouve pas.
(Je râle. On les trouve toujours partout sauf quand on a besoin d’eux.)
On retourne auprès de Meriem et des enfants. Je demande à Anouar s’il est sûr de vouloir parler à la police, et je compose le 17. J’explique, et je précise : deux enfants en très bas âge, dont un bébé de trois mois. On me répond qu’il faut joindre le commissariat de proximité, et on me met en relation. Au commissariat de proximité, on me répond que ce n’est pas du ressort de la police, qu’il faut joindre soit le 115 [3] soit la Ville de Paris. J’appelle le 115. Au bout de trente minutes, toujours personne.
La nuit commence à tomber, il fait de plus en plus frais, les enfants dorment dans la poussette.
Je demande à Anouar et Meriem où ils vont dormir si personne ne répond. « Je ne sais pas, dehors, dans la rue », me dit Anouar. Avec deux toutes petites, c’est hors de question.
J’envoie un message à une amie militante qui me confirme qu’il faut contacter le 115, mais qu’un samedi soir il y a peu de chances de trouver de la place. Elle me donne aussi le numéro d’urgence d’Utopia 56 Paris. [4]
La bénévole qui me répond me dit que l’association tient une permanence tous les jours sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, de 18h à 20h, où des personnes en situation d’urgence peuvent inscrire leur nom sur une liste ; l’association tente de leur trouver un logement pour la nuit, sans garantie que tout le monde ait une place, mais avec un nourrisson, me dit-elle, Anouar et Meriem seront prioritaires. Et qu'il faudra recommencer chaque jour.
Elle ajoute que ça sera normalement aussi le cas au 115, encore faut-il que ça décroche. J’explique avoir déjà patienté 30 minutes. Elle me répond que certain.es patientent parfois toute une journée. Elle me parle aussi de la Ville de Paris, mais elle ne connaît pas le numéro d’astreinte et je ne le trouve pas non plus.
Il est environ 19h30.
Il y a beaucoup trop de bagages, le métro est inenvisageable et en bus on n’y sera jamais avant 20h. A pied n’en parlons pas. La bénévole me dit qu’elle peut demander à ses collègues d’attendre un peu.
Meriem me dit qu’ils n’ont pas d’argent pour un taxi, que le billet de train leur a déjà coûté 200 euros. Je commande un Uber. A son arrivée, on constate avec le chauffeur que valises, sacs et poussette deux places, en plus de trois adultes et deux bébés, ça ne tiendra pas dans le véhicule. (J’aurais évidemment dû anticiper.) Le chauffeur a la gentillesse de comprendre et nous annulons la course.
J’envoie un message à la bénévole d’Utopia 56 et lui dis qu’on va trouver une autre solution, tout en essayant d’expliquer du mieux que je peux à Anouar et Meriem que cette association, ce ne sont pas les services de l’État, mais des gens qui viennent en aide aux personnes qui ont besoin d’un hébergement en urgence.
Plusieurs fois Meriem et Anouar me disent que j’ai déjà passé beaucoup de temps avec eux, que je devrais partir.
Et puis ça s’impose.
Comment je pourrais rentrer et dormir au chaud en sachant qu’un bébé de trois mois et un autre d’un an sont dans la rue ?
Ils vont venir chez moi.
Je me sens stupide de ne pas l’avoir proposé plus tôt. D’autant qu’en regardant sur le GPS, je ne suis qu’à vingt minutes à pied.
On va tenir tous les cinq dans mon deux pièces.
Je crois que j’ai eu peur. Pas d’eux non, certainement pas.
Mais d’être déplacée.
Et puis je fatiguais, mais eux alors ?
Anouar et Meriem acceptent. On se met en route.
*
Chez moi, on tasse et on se tasse pour tout caler, et ça tient.
Anouar et Meriem prennent une douche. Je continue à jouer avec Nour qui est à nouveau toute éveillée, rieuse et aventurière. On ne se quitte plus elle et moi.
Et je sens mon cœur se fendre. J’ai un contact facile avec les enfants, mais rarement j’ai créé si rapidement un lien, qui plus avec une toute petite, et qui me le rend tout autant.
On mange à peine un morceau, j’ai honte, je n’ai pas fait de courses et n’ai qu’un reste de houmous maison à leur proposer. Anouar mange ; Meriem me dit qu’elle n’a pas faim, moi je crains qu’elle n’ose pas.
Puis je déplie le canapé pour le mettre en lit.
Je dis à Anouar et Meriem qu’il n’y a pas d’urgence à ce qu’ils se lèvent le lendemain puisque ce n’est qu’à 18h qu’il faudra aller à la permanence d’Utopia 56. J’appellerai quant à moi le 115 le matin.
D’abord, dormir.
Je voudrais qu’ils puissent se reposer, et les enfants, qui ont passé 48h dans la poussette, aussi.
Demain est un autre jour.
Tout le monde se couche.
Je suis éreintée mais je ne trouve pas le sommeil.
Leur présence me bouleverse.
*
Tout le monde émerge vers 9h.
A peine éveillée, Nour sourit déjà et me fait coucou de la main, comme elle le fait depuis la veille. Pas de pleurs dans la nuit, ni d’elle ni de sa petite sœur qui est incroyablement calme. Le réveil est joyeux.
J’appelle le 115 qui décroche assez rapidement. La personne en ligne demande à parler avec la famille, et fait appel à un.e traducteur.ice vers l’arabe. Je ne sais pas ce qu’ils se disent, mais en raccrochant, Anouar me dit que le lieu n’est pas adapté pour les enfants. Je ne comprends pas bien, parce qu’aussi bien la police qu’Utopia 56 et mon amie militante m’ont orientée vers eux, et je pensais que le 115 pouvait rediriger vers des foyers (c’est du moins ce qui est écrit lorsque l’on consulte la liste sur internet) ; mais peu importe, ce n’est pas une option, il faut donc trouver autre chose.
Je sors chercher de quoi petit-déjeuner.
Anouar et Meriem veulent obtenir en urgence un rendez-vous à l'OFII pour déclarer leur intention de demander l’asile et obtenir un récépissé permettant de justifier leur présence en cas de contrôle. Anouar pense qu’à partir de là, ils pourront être hébergés. Je sais d’avance que ce ne sera pas aussi immédiat, mais j’appelle. Messagerie, plus de créneaux pour aujourd’hui, il faut renouveler demain. Je cherche si un rendez-vous peut-être pris en ligne, mais je ne trouve pas. (Je crois que ça a été possible mais ne l’est plus.)
En navigant sur internet, je tombe sur un article du Gisti [5] daté de 2021 qui dit qu’il faut parfois patienter des heures, des jours avant d’obtenir un rendez-vous, et qu’il arrive que ça ne réponde jamais. L’article donne des conseils pour justifier de tous les appels passés et de sa bonne foi en cas de contrôle – faire des captures d’écran, garder son historique d’appel, etc.
Je commence à me sentir anxieuse car je ne sais pas comment je vais expliquer ça à mes hôtes, à la fois techniquement et sans les déprimer ; ça devient plus compliqué que ce que je me sens en capacité de faire pour les aider. La Cimade le pourrait, mais elle tient des permanences sur des créneaux spécifiques qui vont demander d’attendre encore.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’ils n’aient nulle part où aller qui soit à la fois sûr, adapté et pour plusieurs nuits, à partir d’où ils pourraient faire leurs démarches.
Anouar et Meriem parlent entre eux, passent des coups de fil, et je passe le plus clair du temps avec Nour, aussi pour qu’ils puissent être tranquilles.
On finit par petit-déjeuner.
Manger, ensemble. Prendre le temps.
Finalement, Anouar me dit qu’ils vont aller chez un ami en banlieue. Je me sens soulagée. Je leur propose de prendre leurs bagages en voiture pendant qu’ils font le trajet en RER avec les enfants et la poussette.
Je continue les recherches pour les rendez-vous à l’OFII. Si je comprends bien, il y a une antenne dans chaque département d’Île-de-France, et il y en a une près de là où ils seront logés. Je les invite à s’y rendre dès le lendemain matin. Je ne sais pas s’ils y seront reçus ou si on leur dira qu’il faut appeler pour prendre rendez-vous alors qu’ils seront sur place (les absurdités administratives françaises qu’on connaît toustes), mais étant donné l’urgence, j’estime qu’il est mieux d’y aller et de voir, il y aura de toutes façons un.e traducteur.ice sur place pour leur donner des informations, du moins je l’espère. Cela dit, il leur faudra une adresse pour établir cette déclaration, et je comprends que l’ami qui va les héberger ne pourra les accueillir qu’une nuit.
Anouar et Meriem font doucement leurs bagages. Ils se parlent, on se parle, et je me sens en famille avec ces personnes que je connais depuis moins de 24h, dont je ne sais quasi rien et qui pourtant reviennent de si loin.
Anouar passe beaucoup de temps au téléphone. Je vois son regard préoccupé, je lui demande si tout est ok. Il me répond qu’il a de la famille en Belgique, qu’ils vont finalement y partir aujourd’hui même, qu’on leur envoie un billet.
Je me sens rassurée. Triste qu’ils partent si loin, mais rassurée qu’ils aient un endroit sûr où aller et où ils pourront rester.
Ils finissent de boucler leurs bagages et on descend.
Sous le porche de mon immeuble, je vois le regard d’un voisin sur mes hôtes. J’ai honte. J’espère qu’ils ne l’ont pas vu.
On charge la voiture, Anouar et Meriem partent, GPS en main, à pied avec la poussette, et je prends le volant.
Quand j’arrive et qu’on sort les valises, Meriem me dit qu’elle a oublié un thermos chez moi, qui sert pour l’eau des biberons. Je ramène la voiture et reviens avec le thermos en métro. Quand j'arrive, dans la rue, Meriem est assise par terre, le dos contre une façade d’immeuble, et allaite Widad. A nouveau, les regards. Celui de cette femme, blanche, debout, qui la toise en passant, visage fermé. J’espère encore que Meriem n’a rien vu.
Meriem se relève. Arrive le moment de se séparer. On se serre dans les bras. On pleure. Ils reviendront. J’irai les voir où ils seront.
Pour les aider avec leurs bagages, et prolonger un peu, je les accompagne jusqu’à l’intérieur de la gare.
On se dit au revoir, pour de bon cette fois.
En rentrant chez moi, c’est tout vide.
Mais je retrouve ceci, caché sous le canapé.
    Agrandissement : Illustration 1
                    *
Dans les jours qui suivent, nous échangeons quelques messages écrits. La famille est arrivée en Hollande, où elle a trouvé une maison.
Je suis si heureuse pour eux.
Ils me manquent, Nour me manque terriblement, mais je sais qu’ils sont bien installés et en sécurité, et qu’ils vont pouvoir vivre.
Je souhaite à chacun.e d'avoir le cœur fendu par une petite Nour.
*
J’en veux à la France.
De rendre les choses si difficiles, si douloureuses, si dangereuses pour les personnes sans papiers français et leurs enfants.
En mars dernier, des mineur.es isolé.es ayant trouvé refuge au Théâtre de la Gaîté Lyrique en ont été délogé.es manu militari, frappé.es, gazé.es, pourchassé.es dans Paris, par la police de Retailleau, sous pression de l’extrême droite, avec la complicité passive de la Mairie de Paris, et dans l’indifférence du monde de la culture.
Au cours de l’été, en pleine canicule, près de 300 personnes exilées, dont une centaine d’enfants et dix jeunes filles mineures isolées, ont dormi à la rue devant l’Hôtel de Ville de Paris, pour exiger d’être mises à l’abri. La Ville de Paris les a délogées, parce qu'au même endroit un espace de beach volley municipal a été privilégié.
Une nuit, deux hommes ont uriné sur une femme sans abri et ses enfants endormis.
Un rapport de l'UNICEF estime que 2159 enfants sont à la rue en France en 2025, et que cela représente une augmentation de 30% en trois ans.
Un autre rapport, tout juste publié par l'ONU, accable la France sur la façon dont elle bafoue les droits des enfants, en particulier ceux des mineur.es isolé.es étranger.es non accompagné.es.
« Ce rapport pointe du doigt le fait qu’un "grand nombre" de ceux qui se déclarent enfants soient traités comme des adultes à la suite de procédure d’évaluation jugées "défaillantes". (…) Le comité dénonce le refus systématique d’une protection à ces mineur.es en recours, pourtant légalement garantie » et « rappelle qu’"entre 50 et 80 %" d’entre eux sont reconnu.es mineur.es "après que leur âge a été réévalué" suite à un recours possible en grande partie grâce à l’accompagnement des associations non mandatées. »
Utopia 56 rappelle que 1700 personnes survivent sur des campements à Paris.
    Et pour combler le tout, en guise de cadeau de départ, Retailleau a corsé l'examen civique que les candidat.es à la naturalisation doivent passer, en y mettant des questions sur lesquelles la plupart d’entre nous sécheraient, et qui pour beaucoup n’ont aucun intérêt dans les besoins quotidiens.
Voici quelques slides du post rédigé à ce sujet par l'avocate Louise Alwena Hubert sur Instagram :
    
    Agrandissement : Illustration 4
                    
    Agrandissement : Illustration 5
                    A quoi il faut ajouter qu'un ex-militaire, jugé trop extrême pour se présenter comme candidat RN aux législatives, a été nommé juge assesseur à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) : autrement dit, ce monsieur sera chargé de juger les demandes d'asile.
La France est raciste.
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Pour qui veut agir, plusieurs possibilités :
> Faire un don en argent, faire des dons matériels aux associations et collectifs nommé.es dans cet article ou à d'autres (il en existe beaucoup à échelle locale, indépendantes ou antennes des associations nationales). Vous les trouverez aussi sur les réseaux sociaux.
- la Cimade
- Utopia56
- Gisti
- sur Paris : le Collectif des jeunes du Parc de Belleville 
Instagram @belleville.mobilisation
Cagnotte de soutien ici 
Votre mairie devrait aussi pouvoir vous renseigner.
> Devenir bénévole pour ces associations ou d'autres, à échelle nationale ou locale. Certaines peuvent aussi proposer des dispositifs permettant d'héberger, de façon temporaire et encadrée, des personnes en situation d'urgence.
> Venir à la marche pour la Journée internationale des migrant.es le 15 décembre prochain, et/ou relayer l’appel.
Appel, visuels, cagnotte, formulaire de signature et d'engagements ici. 
    Agrandissement : Illustration 6
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* Les prénoms ont été changés
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[1] L'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) « pilote les structures de premier accueil des demandeurs d'asile" et "coordonne le Dispositif National d'Accueil des demandeurs d'asile et des réfugiés.»
En gros, c'est l'organisme où sont déposées et étudiées les demandes d'asile.
[2] La Cimade est une association qui « agit pour le droit et la dignité des personnes réfugiées et migrantes (...) dans l'hexagone et en outre-mer », « intervient en centre de rétention et en prison » et « informe et sensibiliser sur les enjeux liés aux migrations. »
Il y a des antennes et des permanences en région, voir la liste ici.
[3] Numéro du Samu Social : « Le 115 est un numéro national dont la gestion est départementalisée. Le Pôle 115 du SIAO Paris réceptionne tous les appels émis depuis Paris. Il est ouvert 24h/24, 7 jours/7. Un service de traduction simultané lui permet de répondre dans toutes les langues. Les écoutants sociaux évaluent les besoins des appelants, les informent des dispositifs à leur disposition (accès aux soins de première nécessité, accès aux droits - notamment celui d’être suivi par un travailleur social - etc), et les orientent vers des solutions d’hébergement en fonction des places disponibles. Le 115 de Paris recueille également les signalements de particuliers, par téléphone, en ligne, ou via l’application du Samu social de Paris. En lien avec la coordination des maraudes et les équipes de maraude, il déclenche une intervention en rue. »
[4] Utopia 56 « est une association humanitaire, de mobilisation citoyenne et de défense des droits des personnes en situation d'exil et de migration. » dont la mission est de « venir en aide aux personnes exilées et à toute personne en détresse en France, dans le respect de leurs choix de parcours et de vie, grâce à la mobilisation citoyenne. » 
Il y a sept antennes : Calais, Grande-Synthe, Lille, Paris, Rennes, Toulouse et Tours. 
 [5] Le Gisti est le Groupe d'information et de soutien des immigrés. C'est une « association sans but lucratif, qui promeut la liberté de circulation et les droits des étrangers et des étrangères dans le respect du principe d’égalité et le refus des discriminations ». Il fournit des conseils juridiques pour les personnes étrangères, et publie des textes de réflexion sur l'immigration et la liberté de circulation.
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MAJ 24/10/2025
> Deux articles en lien :
- "Le 115 ne nous répond pas" par Utopia56 Paris
- "En France, des milliers d’enfants étrangers sont privés d'hébergement" par Fini de Rire
> Utopia 56 Paris lance un appel à solidarité pour :
* des petits-déjeuners : l'association a urgemment besoin de quoi fournir des petits-déjeuners aux personnes exilées sans abri qu'elle accueille dans un centre d'hébergement d'urgence de 130 places, qui est à capacité maximale chaque soir (dont des familles avec des tous-petits).
Leurs stocks sont quasiment vides et l'association a besoin de la solidarité collective :
- pains au chocolat/au lait (en sachet)
- cakes/quatre quarts/marbrés
- biscuits (faciles à distribuer)
- briques de jus individuelles
- briques de lait
- café soluble
* des vêtements pour homme : chaussures, pantalons, pulls, sweats, polaires, manteaux d'hiver, vestes chaudes et sous-vêtements en bon état et adaptés à la survie à la rue (c'est-à-dire chauds, résistants, imperméables, pratiques, propres, secs et utilisables de suite).
Ce sont les seuls vêtements recherchés (pas de vêtements pour femme ou enfant).
Pour les contacter : en message privé sur Instagram (la réponse peut prendre quelques jours). 
Possible aussi de m'envoyer un message privé et je relaierai.
Pour plus d'efficacité, vous pouvez aussi organiser une collecte (d'immeuble/de quartier/d'entreprise ou ce que vous voulez), et ensuite tout déposer en une fois à l'association!