Depuis plusieurs mois, la direction "Enfance et Bien Grandir", chargée de la politique jeunesse à Saint-Denis, traverse une crise sans précédent. Cette situation résulte des choix politiques brutaux, opérés sans concertation, par une municipalité qui semble considérer la jeunesse comme une variable d’ajustement budgétaire. Alors même que les besoins en accompagnement éducatif, en soutien psychologique, en lieux d’expression et en perspectives d’émancipation sont urgents, la majorité municipale persiste dans une politique de démantèlement du service public jeunesse. Après la fermeture de deux espaces jeunesse ces derniers mois, la municipalité annonce la suppression de trois autres structures, infligeant un coup sévère à la politique locale en faveur de la jeunesse.
Une tentative de débat bâillonnée au Conseil municipal
Ce jeudi 15 mai, une vingtaine de jeunes, de parents, de personnels et de syndicalistes se sont rassemblés pacifiquement devant l’Hôtel de Ville puis dans la salle du Conseil municipal pour exprimer leurs revendications légitimes. Ils ont été privés de parole. Le maire a purement et simplement ignoré leur présence et leurs demandes. Un débat avait pourtant été prévu sur le rapport concernant les effectifs
municipaux, afin d'exiger un moratoire immédiat sur les fermetures et de lancer un dialogue constructif.
Mais ce débat n’a jamais pu se tenir de manière démocratique.
Lors de cette séance, l’élu d’opposition Bakary Soukouna a vu son micro coupé à plusieurs reprises par le maire, l’empêchant de s’exprimer. Ce type de censure, devenu systématique, constitue une grave atteinte à la liberté d’expression et au bon fonctionnement des institutions locales. Face à ce dénis démocratique, l’ensemble des élus d’opposition a pris la décision de quitter la séance. Nous exprimons notre soutien total à Bakary Soukouna et saluons son engagement en faveur des droits d’expression et de délibération au sein du Conseil municipal. Son action pacifique et son courage à défendre la parole des oppositions doivent être salués, dans un contexte de plus en plus répressif.
Des méthodes intimidantes et discriminatoires
Un autre incident est survenu lorsqu’un membre du cabinet du maire a insulté publiquement le conseiller municipal insoumis Yohan SALES, le désignant avec mépris : "lui là-bas avec sa casquette", avec l’approbation du maire. Ce comportement discriminatoire, basé sur l’apparence, est une dérive autoritaire et inacceptable. Nous exprimons notre soutien total à Yohan SALES, dont l’engagement constant en
faveur des jeunes et des personnels du secteur jeunesse est salué.
Nous dénonçons fermement cette volonté de disqualification politique, fondée sur des critères subjectifs et discriminants. Nous apportons notre soutien à ceux – élus, jeunes, familles et syndicats – qui ont été empêchés de s’exprimer dans le cadre démocratique de notre ville.
Nous condamnons ces pratiques autoritaires et appelons le maire à y mettre un terme immédiatement.
Nos demandes immédiates :
1. Organisation rapide d’un Conseil municipal extraordinaire sur la politique jeunesse, avec un moratoire immédiat sur les fermetures et un calendrier pour la réouverture du centre socioculturel dit "le 110".
2. Clarification sur l’avenir des personnels de la Cyberbase et de la Maison de la Jeunesse et de la Culture, menacés par un projet de vente.
3. Rencontre urgente entre les groupes politiques du Conseil municipal pour une réponse commune aux enjeux démocratiques et sociaux.
4. Garantie des droits d’expression et de délibération des élus d’opposition dans toutes les instances de la commune nouvelle.
Nous demandons également au préfet de Seine-Saint-Denis de rappeler fermement au maire et à sa majorité qu'il est de leur responsabilité de garantir le bon fonctionnement démocratique de notre commune, de respecter les droits fondamentaux de l'opposition et de permettre une gestion transparente et juste des questions cruciales pour la jeunesse et la démocratie locale.
Nous saluons le soutien d’Éric Coquerel, député et président de la Commission des Finances, et du député Aly Dioura, qui ont exprimé leur solidarité avec les jeunes, les personnels et les syndicats mobilisés, tout en dénonçant ces dérives antidémocratiques. Nous appelons à une mobilisation citoyenne pour défendre la démocratie locale, la liberté d’expression, et une politique jeunesse ambitieuse, construite avec et pour les
habitant·es de Saint-Denis et Pierrefitte.
À Saint-Denis, le 16 mai 2025.
La FRANCE INSOUMISE _ NFP _Saint-Denis/Pierrefitte